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Nouveaux modes de logistique urbaine avec B-Moville

B-Moville : la logistique urbaine à vélo, c’est possible !

Mobilité
ParticulierProfessionnel
Publié le 25 septembre 2018
par Paula Torrente

Cette start-up, accompagnée par Rolling Lab, l’incubateur dédié aux secteurs de la logistique et de la mobilité urbaine durable de Paris&Co, propose plusieurs services de livraison et de logistique à vélo pour répondre aux enjeux écologiques des villes d’aujourd’hui. Entretien avec Camilo Sanchez, fondateur.

APC : Quels services propose exactement B-Moville ?

Camilo Sanchez : Nous sommes spécialisés dans la livraison du dernier kilomètre, la collecte de matières recyclables et dans les solutions de logistique urbaine en triporteur et biporteur. Aujourd’hui nous comptons avec un scooter électrique TRIPL et 25 vélos, qui nous permettent de couvrir la totalité de la ville de Paris, ainsi que quelques villes en proche couronne.

Par ailleurs, nous avons monté un micro-hub logistique dans le 14e arrondissement, au sein des Grands Voisins. Cet espace nous permet de proposer un service de stockage de marchandises, que nous livrons ensuite dans tout Paris. Cela nous évite de faire des allers-retours inutilement et donc d’optimiser nos déplacements. Pour les clients c’est un gros avantage car ils n’ont pas besoin d’avoir de stock chez eux et de plus ils peuvent bénéficier d’une livraison fluide.

B-Moville, c’est une solution éco-responsable pour effectuer le dernier kilomètre, lors de la livraison et collecte de marchandises.»

APC : A qui s’adressent concrètement vos services ?

C.S : Nos clients sont pour la plupart des PME et TPME qui en général offrent des produits durables et qui souhaitent aller jusqu’au bout de leur démarche avec une livraison 0 carbone (décarbonée). Nous nous sommes également lancés dans la collecte à vélo notamment pour Paprec ou Suez environnement. En effet il n’est pas évident de réaliser la collecte en plein centre-ville donc les entreprises font appel à nous car nous pouvons passer partout et sommes capables de charger jusqu’à 250 kilos et/ou 1m3 de volume.

Nous sommes capables de charger jusqu’à 250 kilos et/ou 1m3 de volume.»

APC : Quels sont les avantages des triporteurs et des biporteurs ?

C.S : La fluidité en ville et l’aspect écologique. En passant sur la piste cyclable, la voie bus/taxi et sur la voie normale, ces vélos n’ont pas des problématiques d’embouteillage. Aussi, c’est un mode de transport neutre en CO2, très silencieux, qui ne détériore pas le réseau urbain et prend moins de place en ville que la voiture.

De plus, nous pouvons réaliser jusqu’à 40-60 km par vélo et par jour et nous déplacer dans un rayon de 5-7km. C’est notre point optimal pour être performants.

Un triporteur de B-Moville

Triporteur pour Paprec © B-Moville

APC : Comment vous est venue l’idée de créer B-Moville et pourquoi cette solution est pertinente à Paris ?

C.S : Je suis originaire de Bogota en Colombie qui est très familiarisée avec l’utilisation du vélo. En effet, elle possède le plus grand réseau de pistes cyclables d’Amérique Latine. Par exemple, tous les dimanches les principaux axes et boulevards de la ville sont fermés aux véhicules à moteur, laissant la place aux piétons et aux mobilités douces. Il y a quelques années encore, tous les petits commerces livraient à vélo. Je me suis dit que ce modèle répondait aux enjeux de pollution et de densité urbaine des villes d’aujourd’hui, comme notamment Paris.

Actuellement, les villes cherchent urgemment des solutions écologiques pour effectuer le transport de marchandises. Les petits utilitaires se déplacent à moitié vides et de plus ils ont recours aux énergies fossiles. Avec B-Moville, nous souhaitions proposer une solution pratique, décarbonée et qui contribue à la sensibilisation des citoyens.

Les petits utilitaires se déplacent à moitié vides et de plus ils ont recours aux énergies fossiles. Avec B-Moville, nous souhaitions proposer une solution pratique, décarbonée et qui contribue à la sensibilisation des citoyens.»

APC : Selon vous, quels progrès/changements de comportement seraient nécessaires pour des déplacements plus durables ?

C.S : Premièrement, certaines personnes ont encore l’idée que les vélos proviennent de l’âge de pierre, qu’ils sont inconfortables, et qu’ils sont utilisés que par les classes sociales qui ne peuvent pas se payer des modes de transport plus technologiques. Nous souhaitions faire comprendre qu’au contraire le vélo est un moyen de transport moderne, qui peut être mené à utiliser des technologies de pointe et qu’en plus est respectueux de l’environnement. Cela reste pour l’instant l’un des moyens les plus simples et performants pour se déplacer soi-même et pour transporter les marchandises en ville.

Par ailleurs, il est nécessaire de développer plus d’infrastructures urbaines permettant son intégration. Pendant le dernier siècle nous avons construit des villes en nous basant sur l’utilisation de la voiture. Il faudrait les réadapter en en se basant sur la combinaison de moyens de transport alternatifs : des espaces parking adaptés, des points de recharge, ainsi que des points de logistique urbaine.

Et finalement, repenser la logistique de nos villes, en redonnant une utilisation aux espaces délaissés, en repensant mieux ceux qui sont peu utilisés et en créant des nouveaux, adaptés aux nouveaux modes de transport. Aussi, il est indispensable de continuer de créer des nouveaux Espaces de Logistique Urbains (ELU) pour réduire la circulation de camions dans la ville et laisser la place aux mobilités douces.

Le vélo reste pour l’instant l’un des moyens les plus simples et performants pour se déplacer soi-même et pour transporter les marchandises en ville. Il est nécessaire de développer plus d’infrastructures urbaines permettant son intégration et repenser la logistique de nos villes.»

 

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