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Les énergies renouvelables à portée de main !
En tant que particulier, il est tout à fait possible de soutenir l’utilisation d’énergies renouvelables. Parfois on les utilise déjà, sans même le savoir ! Comment ? Explications…
Entretien avec le CLER – Réseau pour la transition énergétique - dont l’Agence Parisienne du Climat (APC) est membre.
Est-ce qu’en tant que particulier (à Paris) je consomme déjà des EnR pour me chauffer, m’éclairer, ou faire fonctionner mes équipements informatiques et électro-ménagers ?
En France, nous consommons en majorité des énergies fossiles (pétrole, gaz) et de l’électricité d’origine nucléaire. Seuls 14 % du bouquet énergétique primaire sont composés d’énergies renouvelables. Quand vous allumez la lumière et donc que vous utilisez de l’électricité chez vous, seulement 16 % de cette énergie électrique est produite à partir d’une source renouvelable. Ce n’est pas suffisant ! Le CLER – Réseau pour la transition énergétique, aux côtés de nombreuses associations environnementales, se mobilise pour que ce modèle énergétique français évolue et fasse une plus grande part à l’efficacité énergétique et aux renouvelables.
En tant que consommateur, il est tout de même possible de soutenir la production électrique issue du renouvelable, en choisissant un fournisseur d’électricité qui lui-même soutient des producteurs indépendants et garantit une traçabilité des sources d’approvisionnement et une démarche de circuit court, c’est ce que fait par exemple Enercoop, le fournisseur coopératif d’énergie renouvelable. Pour découvrir quels sont tous les fournisseurs aux alentours de chez vous, consultez le site énergie-info.fr
Pour le chauffage, dans certaines villes de France, les habitants consomment des énergies renouvelables, sans même le savoir. Par exemple, la Compagnie parisienne de chauffage urbain distribue 4,7 TWh de chaleur en moyenne par an dont 50 % sont renouvelables (via la valorisation des déchets notamment).
Est-ce que les EnR coutent plus chères que les énergies fossiles ?
Il faut effectivement investir pour, notamment, remplacer sa chaudière au gaz ou au fioul par un système au bois ou acheter et installer un panneau solaire thermique et ainsi chauffer l’eau de sa douche. Mais en adoptant les bons gestes pour réduire sa facture énergétique, le consommateur peut rapidement s’y retrouver. Plusieurs subventions existent pour faciliter l’investissement, le mieux est de se renseigner auprès des conseillers Info-Energie Climat de l’APC.
Pour le consommateur, la facture par exemple chez Enercoop est en effet un peu plus élevée. Pour ce fournisseur alternatif, il s’agit de pérenniser son modèle économique sur le long terme, ce qu’il fait dans une démarche transparente.
La bonne nouvelle, c’est que les énergies renouvelables deviennent de plus en plus compétitives. L’hydroélectricité est depuis longtemps l’électricité la moins chère du marché tandis que l’éolien et le photovoltaïque au sol présentent aujourd’hui des coûts similaires à ceux des énergies fossiles, et inférieurs à ceux du nucléaire.
Quels types d’EnR puis-je installer chez moi ?
A Paris, si vous avez la chance d’être propriétaire de votre appartement, vous n’installerez pas des panneaux solaires sur le toit de votre immeuble tout seul. Il faudra dans un premier temps en discuter avec vos voisins et convaincre la copropriété de l’intérêt de votre projet ! Des panneaux solaires peuvent permettre soit de chauffer l’eau soit de produire de l’électricité. Avant tout, il faut faire le bilan de sa consommation d’énergie dans l’immeuble et réfléchir à la manière de mieux économiser son énergie, avant de penser à en produire, même à base de renouvelables. La meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas. Plusieurs structures, comme l’Agence parisienne du climat, sont justement là pour vous aider à effectuer ce bilan énergétique, pour concevoir votre projet de rénovation énergétique et le financer.
Puis-je consommer l’énergie que je produis ?
Si vous êtes monopropriétéaire, vous pouvez installer des panneaux solaires sur votre toit, consommer ce qu’il produit, et reverser le trop plein au réseau d’électricité. Le CLER- souhaite plutôt valoriser les projets collectifs : de plus en plus, les communes et les citoyens se mettent ensemble pour mener des projets d’énergie renouvelable locale (une installation de panneaux solaires sur le toit d’une école ou un parc éolien). Dans ce cas, les bénéfices de la production alimentent le territoire, reviennent directement aux acteurs locaux et participent au développement local. Quelle belle aventure ! Elle permet dans le même temps d’enrichir la démocratie locale. Si vous souhaitez participer au montage financier de ce genre de projet citoyen, même loin de chez vous, vous pouvez le faire via le financement participatif. De nombreuses associations le proposent.
Paris vise une ville neutre en carbone et 100 % d’EnR en 2050. Pour cela, serait-il possible que Paris soit indépendante énergétiquement ?
Du fait de sa densité, une métropole comme Paris pourra difficilement produire l’ensemble de ses besoins en énergies renouvelables sur son territoire, même en ayant fortement maîtrisé sa demande énergétique. Une approche 100 % énergies renouvelables implique de coopérer avec des territoires voisins, en général ruraux, qui ont la capacité de produire davantage que ce qui est nécessaire à leur propre consommation.
Cette coopération devra s’appuyer sur de nouvelles solidarités ainsi que sur des systèmes intelligents. Nous sommes au début de la réflexion sur ce sujet : il faut repenser la relation entre les villes et les campagnes, afin que tout le monde y trouve un intérêt. Paris pourrait investir financièrement dans des projets de production d’énergie renouvelable ou aider les communes rurales à investir et à avoir accès à des ressources d’ingénierie dans le domaine Energie-climat. Et en échange, s’approvisionner à proximité, de manière pérenne et stable.