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Été 2020 parisien : le réchauffement se confirme
L’été 2020 à Paris-Montsouris est le septième été le plus chaud et le neuvième le plus sec depuis 1930. De juin 2019 à août 2020, soit quinze moins consécutifs, les températures moyennes mensuelles sont supérieures aux normales 1981-2010 : une série aussi longue est inédite depuis 1930.
Des étés de plus en plus chauds :
Les températures estivales sont comparées par rapport à la moyenne mensuelle sur une période de trente ans, seule cette étude statistique sur le long terme permet une analyse scientifique sur l’évolution du climat.
L’été 2020 est caractérisé par une température moyenne de 21,1°C soit 1,4°C au-dessus de la normale estivale 1981-2010. A partir de 1994, les saisons estivales sont très majoritairement au-dessus de cette normale de référence confirmant ainsi la tendance au réchauffement des températures parisiennes. Il est important de noter que cette période normale de référence, à l’aune de laquelle les évolutions de températures sont comparées, va se décaler l’année prochaine : l’été 2021 sera comparé par rapport à la moyenne des étés sur la période 1991-2020. Les écarts de températures seront donc plus faibles car la moyenne sur trente ans aura augmenté à cause du réchauffement climatique. Conscient de ce décalage le Groupe Intergouvernemental d’Experts du Climat (GIEC) mesure les évolutions de la température mondiale par rapport à l’ère pré-industrielle soit la moyenne des températures entre 1850 et 1900.
Pour compléter l’étude climatique d’une saison estivale, les indicateurs associés aux vagues de chaleur doivent aussi être étudiés. Il est théoriquement possible par exemple, qu’un été avec plusieurs jours consécutifs de forte chaleur ait une moyenne de température relativement basse (si les autres jours de la saison sont frais). Du 5 au 12 août 2020, Paris a subit une vague de chaleur de 8 jours avec 5 jours de canicule (maximum des températures le 9 avec 24,3°C la nuit et 39,1°C le jour). Si vous avez oublié la différence entre «vagues de chaleur» est «canicules» nous vous conseillons de relire notre article dédié à cette question.
Il est à prévoir que le réchauffement climatique engendrera des vagues de chaleur de plus en plus longues et de plus en plus intenses au cours des prochaines années. Déjà parmi les 10 étés les plus chauds depuis 1930, 5 sont compris entre 2015 et 2020.
Des étés de plus en plus secs :
Les problématiques liées à la sécheresse sévissent inégalement sur la France métropolitaine : les territoires les plus exposés aux stress hydriques font face à des restrictions en eau chaque été et ne peuvent durablement reconstituer leurs ressources. Sur Paris-Montsouris, les données pluviométriques disponibles depuis 1930 sont marquées par une forte variabilité interannuelle. Le nombre de jours de pluie (>=1mm) de cet été 2020 est de 17 jours (pour une valeur normale de 24,2 jours) entraînant un déficit pluviométrique de 40 % et se classe parmi les 10 étés les plus secs depuis 1930. Pour rappel, l’approvisionnement de capitale provient pour 55 % des eaux souterraines et 45 % des eaux de surfaces (Seine et Marne) et il est redouté une diminution du débit de la Seine et de ses affluents d’environ 30 % d’ici 2080.
Plus d’informations :
Paris Résilient - Ville de Paris
Stratégie protection de la ressource hydrique - Eau de Paris