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Jour 4 : Charbon, brouhaha des négociations et comment se former pendant la COP
Jeudi 4 novembre 2021 - À l’occasion de la COP26, retrouvez quotidiennement les témoignages de nos organisations partenaires présentes à Glasgow. Au programme ce jour, découvrez les derniers engagements sur l’énergie, voyagez de réunions en sessions de négociations, et apprenez comment vous former pendant la COP.
Le fait marquant du jour : un accord en demi-teinte pour sortir du charbon
Le thème de l’énergie est à l’ordre du jour ce jeudi à Glasgow, et le charbon est au cœur de l’attention. Plus de 40 pays, dont de gros consommateurs de charbon comme le Canada, l’Ukraine, le Viet Nam ou la Pologne, se sont accordés pour sortir progressivement du charbon dans les années 2030 ou 2040. Plus d’une centaine d’institutions financières se sont engagées à ne plus investir dans son développement dans le cadre de cet accord. Une réelle avancée qui semble toutefois limitée au vu de l’absence des 5 principaux consommateurs de charbons (Chine, Etats-Unis, Inde, Indonésie, Australie) et du manque d’ambition du calendrier. A titre de comparaison, dans la trajectoire 1,5 °C issue du dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie, la sortie du charbon est programmée avant 2040, et plus aucun nouveau projet ne devait voir le jour dès 2021. En parallèle, une coalition d’une vingtaine de pays (la liste n’a pas été dévoilée) menée par le Royaume-Uni s’est engagée à stopper le financement d’énergie fossile à l’étranger avant fin 2022.
Hier, environ 450 acteurs financiers issus de 45 pays, représentant 130 000 milliards de dollars d’actifs, se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Une annonce qui n’a pas totalement convaincu les ONG, dénonçant l’absence de règles quant aux investissements dans les énergies fossiles.
Témoignage : enfin la fin des tickets ! par Aurore Mathieu du RAC
« Après deux premiers jours de galère, la présidence britannique de la COP a finalement décidé de mettre fin au système de tickets, permettant ainsi aux observateur·rices, pour la première fois depuis leur arrivée à Glasgow, de pouvoir accéder aux salles de négociations et aux plénières. Les négociations ont lieu en simultanée durant la journée et les sessions de travail s’enchaînent : discussions autour du fonctionnement des marchés carbone, de la mise en œuvre du Bilan Global (un système qui va permettre d’évaluer les efforts des États dans quelques années), des règles de transparence pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, autour des aspects financiers, etc.
Ma journée commence très tôt par des réunions de coordination avec les différents réseaux d’ONG, lors desquelles nous échangeons des informations sur les avancées des négociations et les annonces de la veille. Tant de choses ont lieu en même temps qu’il est quasiment impossible de tout suivre, ces réunions sont donc capitales pour ne pas passer à côté d’une information importante.
La journée se poursuit avec le suivi des différentes sessions de négociations et la réponse aux demandes médiatiques. Nous croisons parfois quelques membres de la délégation française en faisant la queue pour acheter un sandwich entre deux sessions de travail, ce qui nous permet de faire passer quelques messages. Nous sommes des milliers de gens dans le centre de conférence et le brouhaha des discussions est en fond sonore permanent.
La journée s’est terminée avec l’élection du « fossile du jour », une tradition du Réseau Action Climat International qui vise à décerner un prix à la pire action de la journée réalisée par un État, souvent pour souligner les doubles discours ou le blocage des négociations. Aujourd’hui, la France est deuxième sur le podium, pour le rôle qu’elle joue dans les négociations autour du système de classification des énergies pour les investissements européens, en totale contradiction avec l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C. En savoir plus sur notre site. Well done, France. »
Focus : se former pendant la COP, par Apolline Boulaire de Nomadéis
Être à la COP26, c’est l’occasion de se former au cœur de ce tourbillon de conférences, d’événements, de déclarations officielles, d’analyses politiques et de rencontres avec d’autres acteur·rices engagé·es.
Avec le mélange de distanciel et de présentiel, les événements se multiplient et l’information ne manque pas. Tous les matins depuis 3 jours, je me plonge dans les actualités de la veille. D’abord sur le site de la Green Zone, où se trouvent les déclarations politiques officielles de chaque journée, ensuite sur les réseaux LinkedIn et Twitter de nombreux·ses expert·es ou adeptes des sujets analysent les avancées, et enfin la presse française, écossaise et internationale qui apporte des éclairages complémentaires.
Chaque jour, les conférences suivent les thématiques de l’agenda politique : finance, énergie, nature, adaptation au changement climatique, la question du genre, le transport, et enfin le rôle des villes. Autant de sujets sur lesquels je suis amenée à travailler chez Nomadéis où je conseille et j’accompagne des acteurs privés et publics dans l’amélioration de leur performance durable et dans leur transition vers de nouveaux modèles. Cette COP26 pourrait s’avérer structurante, notamment sur de nombreux aspects règlementaires et il s’agit donc d’anticiper ces évolutions.
Au milieu de toute cette information, il est important de prendre chaque jour le temps de décrypter les annonces pour rapidement faire le tri entre des déclarations qui n’engagent que celles et ceux qui y croient, et des mesures concrètes. Une des premières déclarations ayant fait parler d’elle provenait d’une centaine de pays qui s’engageaient à mettre fin à la déforestation d’ici 2030. Il semblerait cependant que cette échéance de 2030 ait déjà été en partie fixée en 2014 lors de la Déclaration de New York, et que les objectifs initiaux de réduction de la déforestation n’aient pas été atteints. Le nombre de signataires de la COP26 peut être salué, mais le public, de mieux en mieux formé aux enjeux environnementaux et climatiques, attend encore davantage.
En savoir plus au sujet de la déforestation :
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«COP26 : malgré les promesses, la déforestation continue», sur TV5 Monde
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Déforestation et dégradation forestière, enjeu majeur pour la planète, sur le site du WWF
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Elles·ils partagent leur expérience depuis Glasgow