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Jour 7 : manque d’inclusivité, participation des entreprises et mécanisme technologique

COP26Climat
ParticulierProfessionnel
Publié le 09 novembre 2021
par Pugnat Marin

Dimanche 7 novembre 2021 - À l’occasion de la COP26, retrouvez quotidiennement les témoignages de nos organisations partenaires présentes à Glasgow. Au programme ce jour, pendant que la COP reprend son souffle, témoignez de la mise à l’écart des citoyen·es, découvrez pourquoi les entreprises se rendent à la COP et apprenez ce qu’est le mécanisme de technologie.

Le fait marquant du jour : jour de repos pour la COP 

Ce dimanche, la COP fait une pause. L’occasion pour les participant·es sur place de se reposer après une première semaine intense et avant une deuxième semaine décisive. Si vous avez manqué les premiers épisodes de notre journal de bord, ils sont disponibles sur notre site.

Témoignage

Les voix citoyennes mises à l’écart, par Pascale Osma de Citoyens pour le Climat

« Bilan mitigé pour cette première journée à la COP 26. Encore une fois les voix citoyennes sont restées derrières les grilles de la BlueZone. Quant à la Green Zone, je la nommerais plutôt la « Greenwashing Zone ». Ce grand évènement me paraît un peu indigent et bien mal organisé. Alors que les jeunes et les moins jeunes criaient leur colère dans les rues de Glasgow, Greta en tête de cortège, peu de passerelles existent entre la représentation institutionnelle et les citoyens. Plutôt que de donner les paroles aux populations concernées par le changement climatique, ce sont les responsables de l’inaction climatique, les lobbys mais aussi les Etats (rappelons que l’État Français a été condamné pour le non-respect de ses engagements), qui sont mis en avant. Ce manque d’inclusivité est décevant.

En discutant avec d’autres organisations présentes sur place, nous nous sommes accordés sur l’importance d’impliquer les citoyens aux décisions, à la transformation des modèles sociétaux actuels qui sont inopérants face aux enjeux qui sont les nôtres. Les Nations-Unies pourraient cristalliser la motivation populaire et créer un grand élan de lobbying citoyen au travers d’actions de sensibilisation telles que la déclaration d’urgence climatique planétaire.

De ce point de vue, la COP26 me paraît très en deçà des attentes. Nous restons plongés dans un mirage de croyances. Ce qui est donné à voir, c’est la magnificence du monde «tout techno». Vendu pour faire rêver, il ne suffira raisonnablement pas à nous sortir des ronces. Aurons-nous la chance de voir cette situation prendre un virage décisif ? »

Focus : « Mais pourquoi les entreprises vont-elles à la COP ? », par David Laurent d’EpE

Cette question, je l’entends souvent et je la comprends bien. Je me l’étais moi-même posée la première fois que j’ai mis les pieds dans cette fameuse « Zone Bleue », là où une accréditation des Nations unies est nécessaire, là où les négociations ont lieu. Ma surprise s’était encore accrue quand je m’étais rendu compte que certain·es représentant·es d’entreprises ne semblaient pas du tout savoir comment ces négociations se passaient…. La réponse s’est pourtant avérée simple : les entreprises (dans leur grande majorité) ne viennent pas pour suivre les négociations, et à la différence d’autres « acteurs non étatiques » (dans le jargon onusien), elles jouent peu le rôle d’observateurs.

Si on était à Avignon et que les négociations étaient le «In», et bien en fait ce qui intéresse les entreprises, c’est le festival «Off» : les 238 side events organisés par les Nations unies, les 40 hébergés sur le pavillon France, les 80 sur le pavillon Europe… et aussi tou·tes les participant·es. Le off¸ c’est un formidable lieu pour apprendre, partager, rencontrer. Tout le monde est là, les meilleures pratiques sont partagées, cela permet d’accélérer en quelques jours ce qui autrement aurait pris des mois.

« Ok, on comprend l’intérêt pour les entreprises qui veulent progresser et faire avancer ces sujets, mais pourquoi tout est organisé pour les accueillir ? » La réponse c’est ce qu’on appelle l’ambition loop. Le concept est né après la COP de Copenhague et face à la difficulté pour les Etats à se mettre d’accord. Une des solutions imaginées pour encourager l’ambition des négociations a été l’envoi de signaux forts par le secteur privé. Le dernier exemple : la lettre ouverte au G20  où près de 800 entreprises ont appelé, dans la perspective de la COP26, à mettre fin au charbon, à supprimer les subventions existantes aux énergies fossiles ou encore à honorer les engagements d’aides financières climatiques.

Focus : le mécanisme technologique, par Céline Phillips de l’ADEME

La lutte contre le changement climatique nécessite à la fois de mettre en place des politiques publiques, de mener des projets, de mobiliser des moyens importants, et de développer et déployer des technologies à faibles émissions de gaz à effet de serre et résilientes. Certaines technologies, comme les énergies renouvelables, nous aident à réduire les émissions de gaz à effet de serre. D’autres nous permettent de nous adapter aux effets du changement climatique, telles que les cultures résistantes à la sécheresse et les systèmes d’alerte précoces. Si ces technologies ne pourront pas à elles seules résoudre la crise climatique, elles ont un vrai rôle à jouer. Et la coopération internationale est nécessaire pour les déployer le plus largement possible.

Pour promouvoir et faciliter le développement et le transfert de tels « technologies climatiques », en 2010 les pays Parties à la Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique ont créé un « Mécanisme technologique ».

Le Mécanisme Technologique est composé :

  • du Comité exécutif technologique, le « TEC », groupe d’experts qui conseille les Pays sur les mesures politiques qui permettront de développer et déployer des technologies climatiques ;
  • du Centre et réseau des technologies climatiques, le « CTCN », qui fournit une assistance technique au pays en développement, facilite l’accès aux connaissances sur les technologies climatiques et favorise la collaboration internationale.

Pendant les deux semaines de la COP26, les Pays devront examiner l’activité du Mécanisme technologique au travers divers rapports. Les avis des Pays, et leurs recommandations pour accélérer le développement et déploiement des technologies climatiques, prendront la forme de « décisions » de la COP26. C’est la rédaction du contenu de ces décisions qui occupe les négociateurs jusqu’au 14 novembre.

A Paris : vivez la COP avec l’Académie du Climat

L’Académie du Climat se met aux couleurs de la COP26 pendant ces deux semaines, pour permettre aux Parisien·nes de la suivre et d’en comprendre les enjeux. Au programme : des rencontres, des ateliers, des performances artistiques, des débats, des conférences, un live avec Glasgow, des concert. À 18h45, l’Apéro COP revient sur les temps forts de la journée avec une revue de presse, un duplex et une table ronde. Découvrez la programmation ici(lien externe).

 

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