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Mobilité et qualité de l’air : comment réduire l’impact de la pollution sur son trajet ?
Interview avec Anne Kauffmann, Directrice des Etudes et de la Prospective chez Airparif
Quel est l’impact de la mobilité sur la qualité de l’air ?
La qualité de l’air en Ile-de-France reste problématique malgré des baisses régulières mais lente des niveaux de pollution. Les niveaux sur le cœur de l’agglomération ne respectent pas les normes, particulièrement ceux de dioxyde d’azote et de particules. Les niveaux à proximité des grandes voies de circulation sont au-dessus de la valeur limite réglementaire pour le dioxyde d’azote.
Le trafic routier est la première source d’émissions d’oxydes d’azote en Ile-de-France, la deuxième source étant est le chauffage résidentiel. Le trafic routier est également un contributeur important aux émissions de particules.
Ainsi, les choix de mobilité avec la voiture particulière engendrent des émissions importantes et une exposition élevée pour les riverains des voies à grande circulation.
Quelles mesures peuvent être adoptées pour réduire cet impact ?
Airparif assure la surveillance et de l’appui aux politiques publiques mais n’a pas la responsabilité du choix des mesures à mettre en œuvre. Les actions peuvent être collectives mais chaque citoyen peut être acteur pour réduire les émissions qu’il engendre et pour limiter son exposition à la pollution atmosphérique.
En effet, l’automobiliste est la première victime de la pollution du trafic routier. Une étude d’Airparif en heure de pointe a montré des niveaux de pollution très soutenus pour les automobilistes. Ces niveaux variables en fonction de la densité du trafic et de l’urbanisation. Par exemple, les trajets avec tunnel (sur plus de 5% de la durée du trajet) sont caractérisés par des niveaux plus élevés, à cause de l’accumulation de la pollution liée au confinement. Airparif a conçu un outil dédié aux automobilistes, afin qu’ils puissent calculer les niveaux de dioxyde d’azote auxquels ils sont exposés.
Le cycliste est exposé à des niveaux intermédiaires entre l’automobiliste et le piéton. En effet, en fonction des aménagements empruntés (piste cyclable, voie de bus, marquage au sol), il peut s’éloigner plus ou moins du flux de circulation. Une piste cyclable distante de quelques mètres de l’axe permet ainsi de réduire l’exposition à la pollution automobile jusqu’à un facteur deux.
Dans les enceintes du métro ou du RER, la qualité de l’air est mitigée. Certains polluants extérieurs comme le dioxyde d’azote sont en plus faible quantité qu’à l’extérieur, ou quasiment absents comme l’ozone. D’autres comme les particules peuvent atteindre des niveaux beaucoup plus élevés dus à la circulation des rames.
Airparif va rendre disponible en septembre une application mobile permettant d’afficher les niveaux de pollution sur son parcours piéton ou vélo pour adapter son trajet et limiter son exposition.
Pour en savoir plus
- Consultez la note de l’APC « L’éco-mobilité à Paris », sur les solutions pour se déplacer autrement
- Découvrez toutes les actions conduites par la ville de Paris pour réduire la pollution