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Piste Cyclable de la rue de Rivoli

Piétons, cyclistes… De nouveaux aménagements à Paris pour développer les mobilités douces

MobilitéClimat
Particulier
Publié le 09 octobre 2020
par Agence Parisienne du Climat

Depuis de nombreux mois, Paris se transforme pour laisser une plus grande place aux mobilités douces et actives. Ces nouveaux aménagements cyclistes et piétons permettent aux Parisien·ne·s d’adapter leurs modes de déplacement à la pandémie de Covid-19 tout en participant à la réduction de leur impact sur la planète !

Une réponse adaptée aux enjeux climatiques et sanitaires

À Paris, 24% des émissions de gaz à effet de serre proviennent du secteur des transports. Il s’agit également de la première source de pollution de l’air. Plus spécifiquement, le trafic routier est une importe source de pollution par les microplastiques issus de l’abrasion des pneus et des freins de ces véhicules. Le trafic motorisé est également source de pollution sonore et de dangers.

Minoritaire dans la capitale avec 13% seulement des déplacements qui sont réalisés en voiture, cette dernière occupe pourtant plus de 50% de l’espace public.

En parallèle, dans le contexte sanitaire actuel, il est essentiel de permettre de se déplacer en maintenant une distanciation entre les personnes tout en évitant un boom des déplacements individuels en véhicules motorisés.

Selon l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR), 54% des déplacements domicile-travail font moins de 5km et 23% font moins de 2km. Il y a donc un important potentiel de report des déplacements quotidiens des Parisien·ne·s vers des mobilités douces.

Développer les mobilités actives permet donc de réduire le nombre de voitures et de deux roues motorisés à Paris mais aussi de désengorger les transports en commun pour préparer cette transformation !

Sécuriser les trajets piétons et les abords des écoles

Afin de rendre la rue plus sûre et plus apaisée, la Ville a mis en place les « Rues aux écoles ». Ce dispositif consiste à sécuriser les abords des écoles parisiennes en supprimant le trafic motorisé. Cette suppression est totale lorsque c’est possible et partielle quand certaines circulations doivent être maintenues, comme les livraisons.

On compte actuellement plus d’une centaine de rues aux écoles qui sont ainsi transformées en aires piétonnes, moins bruyantes, moins polluées et plus sécurisées.

Rue comportant une école

Une «rue aux écoles» - Crédit : Henri Garat/Ville de Paris

Les aménagements destinés à sécuriser les piétons ne concernent pas seulement les rues accueillant des écoles. Dans de nombreuses rues, l’espace pour les piétons a été agrandi en libérant les places de stationnement, en particulier là où la densité est forte et ce pour permettre des circulations respectant les distances physiques. Pour accompagner les commerçants dans cette période difficile, la Ville permet, dans le respect de règles établies dans une charte d’engagement, l’installation de terrasses sur la bande de stationnement. Les commerçants ont aussi la possibilité de piétonniser un tronçon de rues en soirée. Ces dispositifs nouveaux répondent à un besoin et rencontre un réel succès : on ne compte plus le nombre de terrasses qui ont été installées sur la chaussée et une petite centaine de piétonisations sont ainsi mises en place par les commerçants.

Un boom des déplacements en vélo permis par de nouvelles infrastructures

Pour accompagner le déconfinement et dans l’objectif de faire de Paris une ville 100% cyclable dans les prochaines années, de nouvelles voies dédiées ont été mises en place depuis le mois de mai 2020. Ce sont ainsi près de 50km de « coronapistes » provisoires qui ont été déployées en un temps très court afin de fluidifier et de sécuriser les trajets quotidiens effectués à vélo par les Parisien·ne·s et francilien·ne·s.

Un usage bien spécifique du vélo est visé : le « vélotaf », un terme qui désigne l’usage régulier du vélo pour effectuer les trajets domicile-travail. Pour plus de la moitié des salarié·e·s parisien·ne·s, ces trajets peuvent être effectués en vélo en quelques minutes seulement. Dans ce but, une partie des nouvelles voies ont été déployées en suivant les tracés de certaines lignes de métro très empruntées : les lignes 1, 4 et 13. D’autres pistes ont été réalisées pour enrichir le réseau cyclable et éviter les ruptures de tracés qui contraignent les cyclistes à circuler au sein du trafic motorisé.

 

Voie cyclable de la rue de Rivoli

La double voie cyclable de la rue de Rivoli - Crédit : Jean-Baptiste Gurliat/Ville de Paris

Le cas de la rue de Rivoli est emblématique. Celle-ci est désormais totalement fermée au trafic motorisé à l’exception des bus, taxis et véhicules de secours qui y circulent sur une voie dédiée. Les deux autres voies restantes sont, elles, utilisées par un très grand nombre de cyclistes qui peuvent désormais traverser Paris d’est en ouest en sécurité, dans le calme et en un temps record.

Ces nouveaux aménagements cyclables ont vite trouvé leur public.

Le nombre de passages recensé sur les pistes cyclables a bondi de 67% entre le déconfinement du mois de mai et la fin du mois d’août par rapport à la même période de l’année 2019.

Sur certains aménagements récents comme celui du boulevard Sébastopol, la différence s’en ressent déjà par rapport à 2019. On sait grâce au compteur installé sur ce boulevard que le record de passage de cyclistes a été une nouvelle fois battu le 18 septembre dernier avec 18 025 passages recensés sur la piste cyclable. Sur ce même boulevard, on estime désormais qu’il y circule plus de cyclistes que d’automobilistes lors des heures de pointe. Le service de location de vélos Velib’, quant à lui, a franchi le cap des 400 000 abonné·e·s.

La transformation de la ville de Paris amorcée depuis le mois de mai est déjà flagrante. Ces aménagements, pensés pour être provisoires, devraient être pérennisés pour une majorité d’entre eux au vu du succès rencontré. La Ville de Paris souhaite à terme mettre en place 300 « rues aux écoles » et étendre les zones piétonnisées. Afin d’encourager la croissance des déplacements en vélo, de nouvelles infrastructures devraient voir le jour et c’est l’écosystème vélo qui doit désormais être développé avec des lieux d’apprentissage du vélo, des lieux de réparation et des emplacements pour les stationner en sécurité.

Pour aller plus loin :

 

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