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Déplacements professionnels

Quelles pratiques pour des déplacements professionnels plus durables ?

Qualité de l'airMobilité
Professionnel
Publié le 13 septembre 2018
par Paula Torrente

La Loi relative à la Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) de 2015 a rendu obligatoire l’élaboration d’un Plan de mobilité (PDM) pour certaines entreprises. Au-delà de la démarche règlementaire, quelles sont les actions mises en place et pour quels résultats ?

Un enjeu de taille pour les entreprises

Concrètement, quelles entreprises sont concernées par l’obligation réglementaire ? Il s’agit des structures de plus de 100 salariés sur un même site situé dans un territoire couvert par un Plan de Déplacement Urbains (PDU) au 1er janvier 2018. Ces entreprises doivent donc rédiger un PDM qui consiste en la réalisation d’un diagnostic d’accessibilité du site concerné et d’une enquête auprès des salariés. Ensuite, un plan d’actions assorti d’un budget et d’un calendrier doit être planifié, afin de faire évoluer les comportements des salariés en matière de déplacements.

« Un tiers des entreprises sont réellement investies dans la démarche de Plan de mobilité », analyse Anne-France Rivière, Directrice Générale d’EM Services. « Un autre tiers montre une sensibilité sur le sujet, mais a peu de moyens financiers et humains à y dédier. Le dernier tiers est davantage dans une pure démarche de conformité. »

Quelle est la vision des salariés par rapport aux déplacements professionnels ? Selon l’étude ParisWorkPlaces – Baromètre IFOP SFL 2018, 5e édition, les salariés franciliens ne voient pas d’avenir à la voiture individuelle : ils ne sont que 12% à plébisciter la voiture individuelle contre 42% pour le bus / tramway, 21% le covoiturage et 19% le vélo notamment.

Selon l’étude ParisWorkPlaces – Baromètre IFOP SFL 2018, 5e édition, les salariés franciliens ne voient pas d’avenir à la voiture individuelle : ils ne sont que 12% à plébisciter la voiture individuelle contre 42% pour le bus / tramway, 21% le covoiturage et 19% le vélo notamment.»

L’enjeu d’adopter une politique de mobilité durable en entreprise est donc de taille : moins d’émissions de gaz à effet de serre, un meilleur recrutement, une rétention des talents et une hausse de la productivité. Le PDM permet aux entreprises de travailler sur des alternatives concrètes et adaptées à la voiture individuelle.

Les trois piliers des Plans de mobilité

Les principales actions développées tournent autour de trois piliers : « le développement du vélo en entreprise, le covoiturage et le télétravail » précise Anne-France Rivière. « Aucune action ne peut par ailleurs être implémentée sans un solide dispositif de communication. »

Parmi les actions récurrentes, le développement du vélo en entreprise permet de mettre en place des actions visibles à coûts raisonnables. L’installation de parkings-vélos sur le site permet de limiter le risque de vol, l’un des premiers freins à l’utilisation d’un vélo. En parallèle, la mise en place de flottes de vélos d’entreprises connaît un fort développement, en particulier les flottes de vélo à assistance électrique qui permettent de dépasser l’obstacle de l’effort. Enfin, les entreprises les plus volontaires entreprennent des négociations avec les collectivités locales pour améliorer les pistes cyclables et le stationnement sur voirie à l’abord de leur site.

Parmi les actions récurrentes, le développement du vélo en entreprise permet de mettre en place des actions visibles à coûts raisonnables. L’installation de parkings-vélos sur le site permet de limiter le risque de vol, l’un des premiers freins à l’utilisation d’un vélo.»

Le covoiturage est également très sollicité. Le recours à une application smartphone pour une mise en relation simplifiée se développe parce qu’elle incite les collaborateurs à modifier l’usage de leur véhicule en le partageant plutôt que de s’en séparer. Cette action est efficace pour les entreprises atteignant une taille critique (au-delà de 300 salariés) ; des horaires fixes, une faible desserte en transports en commun ou des horaires peu adaptés au travail en horaires décalés peuvent également favoriser le covoiturage entre salariés.

Poussé par l’évolution récente de la réglementation, le télétravail fait aussi recette : très plébiscité par les collaborateurs des entreprises tertiaires ayant d’importantes populations de cadres et de personnel administratif, la mesure est dorénavant dans l’agenda de tous les départements des ressources humaines. Cette pratique nécessite néanmoins un réel accompagnement au changement.

Enfin, communiquer de manière ciblée sur les modes alternatifs permet d’accroître la prise de conscience des salariés et leur acceptabilité du besoin de changer. Des événements organisés sur la semaine de la mobilité durable tels qu’un challenge mobilité, un stand de sensibilisation sur l’accessibilité multi-modes de leur lieu de travail ou encore le test de dispositif de mobilité alternatifs peuvent provoquer des déclics efficaces pour désamorcer les préjugés concernant les modes de transport inconnus et dont la complexité d’usage est souvent surestimée.

 « Certaines entreprises ont bien pris conscience des enjeux environnementaux et sociétaux, notamment en terme d’attractivité auprès des nouvelles générations ; un accompagnement à l’identification des solutions pertinentes et au bon dimensionnement de ces dernières reste le meilleur gage de succès. » conclut Anne-France Rivière.

 

EM Services est un cabinet de conseil en transport et mobilité durable, qui accompagne depuis près de 15 ans des établissements dans l’élaboration de leur Plan de Déplacements Entreprises, Plan de Déplacements Administrations ou Plan de Mobilité (PDM).

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