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Le retour de nos correspondant·es sur la COP26
Il·elles étaient 12 à Glasgow à vous partager leur quotidien, représentant·es de 12 organisations partenaires de l’Agence Parisienne du Climat. Retour sur leurs impressions.
À l’occasion de la COP26, nous vous avons fait vivre grâce aux témoignages de nos organisations partenaires présentes à Glasgow l’évènement au quotidien, comme si vous y étiez. Rentré·es en France, nos correspondant·es vous font part de leurs impressions sur place et réagissent à l’issue de la Conférence. Vous pouvez également lire notre bilan ici.
Vous l’avez manqué ? Découvrez notre journal de bord :
JOUR 1 : nos partenaires, la COY16, coup d’envoi et zone bleue/zone verte
JOUR 2 : premiers engagements, arrivée à Glasgow et finance climat
JOUR 3 : milliards débloqués, joie des retrouvailles, moteur oublié
JOUR 4 : charbon, brouhaha des négociations et de former pendant la COP
JOUR 5 : marches, 1.8 °C et éducation
JOUR 6 : nature, négociations, vernissage et art
JOUR 7 : manque inclusivité, participation des entreprises et mécanisme technologique
JOUR 8 : marche pour le climat, «merged side-event» et adaptation
JOUR 9 : pertes et dommages, semaine à enjeux et redevabilité climatique des entreprises
JOUR 10 : premier draft, genre, big data et réseaux de chaud et de froid
JOUR 11 : transports, Paris et bioressources
JOUR 12 : nouvelle mouture, clôture des négociations, jeunesse… et merci !
Comment avez-vous vécu cette COP sur place ?
Céline Philipps de (ADEME)
« Les journées étaient intenses et longues. Nous avons tous·tes donné le meilleur de nous-mêmes. »
Apolline Boulaire (Nomadéis)
« La COP a été pour moi un moment humain fort, auprès des associations engagées sur le terrain et des bénévoles rencontré·es. J’en reviens également avec une meilleure compréhension des nombreux enjeux environnementaux, climatiques et sociaux au niveau international. »
David Laurent (Entreprises pour l’Environnement)
« La COP26 a été très intense avec beaucoup d’annonces et d’activités en parallèle du « programme officiel ». Couverture médiatique et mobilisation de la société civile sans précédents ont aussi contribué à faire de Glasgow une COP importante. »
Sarah Dayan (Comité 21)
« J’ai été marquée par le décalage entre la perception des personnes sur place et celles à l’extérieur. Globalement, on sent monter de plus en plus un sentiment anti-COP qui pourrait à terme détourner les activistes de ces rendez-vous pour exercer la pression ailleurs (dans les tribunaux, au sein des entreprises etc.). »
Leïla Cartier (CliMates)
« Cette première expérience à la COP m’a permis de faire des rencontres très enrichissantes, de scientifiques, représentant·e·s politiques, et surtout de jeunes engagé·es aux quatre coins du monde. Ce fut également une semaine très intense, demandant beaucoup de concentration et d’énergie ! »
Cédric Carles (Atelier 21)
« En tant qu’observateur de l’ONU, les COP sont toujours pour l’Atelier 21 et ses projets transnationaux, des occasions uniques d’échanger mais aussi d’être inspiré·es et de «recharger nos batteries». Nous y avons croisé de très belles énergies, nous avons pu revoir des partenaires, en rencontrer de nouveaux, mais aussi revoir nos ami·es anglais·es que nous n’avions pas revu·es depuis le Brexit et le Covid. »
Retenez-vous une image, un moment particulier ?
Céline Philipps de l’ADEME
« La salle de la délégation française, pleine à craquer, lors du point quotidien sur l’avancement des négociations. Des échanges très enrichissants. C’est une très belle équipe. »
Apolline Boulaire (Nomadéis)
« Plusieurs enfants auxquels j’ai fait découvrir la fresque du climat dans les rues de Glasgow avaient une compréhension des mécanismes climatiques bien supérieure, à 8/10 ans, que les acteur·rices politiques et économiques rencontré·es dans la Green Zone. Un symbole fort. »
David Laurent (Entreprises pour l’Environnement)
« La formule 1 (électrique) présentée dans la zone verte et accompagnée de la mention « Race against climate Change», ces messages vident de sens car non encadrés, sont un revers de la mobilisation massive. Certaines annonces, notamment celle d’Antono Gutterez sur un groupe de travail dédié, vont permettre de les canaliser. »
Sarah Dayan (Comité 21)
« La déception et l’incompréhension des jeunes ne pouvant pas accéder à la conférence Youth4Climate organisée par la présidence britannique car la salle était comble et trop peu de places réservées pour eux·elles. Globalement, des collégien·nes, lycéen·nes, intervenaient dans certaines conférences des pavillons (parfois à distance) et démontraient une maturité et détermination sur les questions climatiques impressionnantes pour leur âge qui donne espoir. »
Leïla Cartier (CliMates)
« J’ai été très émue par la marche organisée par les populations des pays et îles les plus vulnérables et par les jeunes au sein des couloirs de la COP le dernier vendredi. Leur chant résonnait dans tous les couloirs du centre des expositions. »
Cédric Carles (Atelier 21)
« La «climate-march» mondiale, encore une fois c’est une énergie folle qui montre bien que la société civile est concernée, de plus en plus consciente de ce qui nous attend si nous ne faisons rien et vite. »
Pascale Osma, (Citoyens pour le Climat)
« L’image que je retiens, c’est sans aucun doute les manifestations, la fraternité qui y était présente. »
Quel bilan tirez-vous de la COP26 ?
Céline Philipps de l’ADEME
« J’en tire un bilan positif, notamment l’encouragement à réduire, d’ici 2030, les autres gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone, avec une mention particulière pour le méthane. Le lancement du « Global Methane Pledge » me réjouis particulièrement. Cette alliance, qui réunit déjà plus de 100 pays, s’est fixée l’objectif de réduire les émissions mondiales de méthane de 30 % d’ici 2030, ce qui réduirait le réchauffement climatique de 0,2 °C. »
Apolline Boulaire (Nomadéis)
« Je suis désabusée. Les engagements pris ne nous amènent pas vers un monde soutenable, et il m’apparaît évident que les négociations politiques internationales ne sont pas à même d’apporter une vraie réponse, radicale et nécessaire. »
David Laurent (Entreprises pour l’Environnement)
« Malgré un écart qui reste important entre ce qui est diplomatiquement possible et ce qui est nécessaire, la COP26 a fait largement partagé l’objectif du Net-zero. Le suivi des annonces et de la mise en place de plans d’action sera ainsi encore plus important à l’avenir. »
Sarah Dayan (Comité 21)
« On ne peut parler que d’échec lorsque l’on constate que 6 ans après l’Accord de Paris, les engagements nous conduisent bien au-delà de 1,5°. Même s’il y a eu des avancées (déforestation, méthane, charbon, montée de l’adaptation…), elles sont insuffisantes et entachées par une crise de crédibilité et de confiance de la part des citoyen·nes, des ONGs et des pays du Sud envers les pays du Nord. »
Leïla Cartier (CliMates)
« Je suis assez sceptique quant aux engagements pris par les États à Glasgow, notamment en ce qui concerne la justice climatique. Les mesures proposées sont pour la plupart lointaines, alors que certaines régions sont d’ores et déjà gravement touchées par les effets du changement climatique. »
Cédric Carles (Atelier 21)
« Les engagements et les dispositifs pour forcer les passages à l’acte et financer autant les transitions que les dégâts ne sont clairement pas à la hauteur des enjeux. Plus nous retardons les investissements, moins nous aurons les moyens d’y faire face. Par contre c’est la première fois que les dirigeant·es parlent de la fin des énergies fossiles. La suite au prochain épisode ! »
Pascale Osma, (Citoyens pour le Climat)
« Un acte manqué, nous avions nourris tant d’espoir pour cet événement qui devait marqué l’avènement d’engagements de nature à donner de l’espoir à nos peuples. Au lieu de cela, nous constatons dans les faits, au plus haut niveau le manque de consensus et de vision. Même si pour la première fois dans l’histoire des COP, les fossiles sont mentionnés. »