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Stationnement à Paris et nouveaux usages durables
Dans le cadre des états généraux sur le stationnement, la Ville de Paris a lancé une grande consultation publique auprès des Parisien·nes sur le stationnement dans les rues de Paris. David Belliard, Adjoint à la maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie, a accepté de répondre à nos questions et nous apporte quelques précisions.
Les États Généraux du stationnement
Les rues parisiennes accueillent 121 920 places de stationnement à ce jour, ce qui correspond à 21 % des stationnements disponibles dans la capitale. Or, pour améliorer le cadre de vie des Parisien·nes et limiter la place de la voiture dans l’espace public, la municipalité souhaite faire muter 50 % du stationnement en voirie vers des espaces de vie, de végétation ou des espaces appropriés pour la mobilité douce.
Pour évaluer les besoins et faire de cette transition une réussite, la Ville de Paris a lancé les états généraux du stationnement. Plusieurs ateliers ont été organisés avec des structures professionnelles, des associations, les personnes concernées et des institutions afin d’apporter des solutions opérationnelles pour améliorer le cadre de vie et les conditions de stationnement des Parisien·nes.
Quasiment toutes les structures invitées ont répondu présentes pour des ateliers d’une demi-journée. Il s’est tenu 6 ateliers différents : sur la végétalisation, la logistique urbaine, l’accessibilité, l’offre en sous-sol et les mobilités partagées et sur la dimension métropolitaine.
Une consultation publique : outil de mobilisation des Parisien·nes
Pour recenser les avis des habitant·es, la Ville de Paris a lancé une consultation publique sous la forme d’une enquête de la mi-octobre jusqu’au 20 décembre 2020.
Les Parisien·nes ont donc été sollicité·es pour donner leur avis sur les 10m² d’espace gagné et ont répondu à l’appel lancé par la Ville de Paris.
« C’était une promesse de campagne de supprimer la moitié des places de stationnement de surface pour récupérer de l’espace aujourd’hui dévolue à la voiture. Nous avons besoin de foncier pour des projets plus vertueux pour le climat (mobilités douces et végétalisation) et une meilleure qualité de vie. Le gisement principal c’est la route et les bandes de stationnement avec 50% des emprises au sol consacrées à la voiture. Les Parisien.nes sont peu motorisés[1] donc favorables à la proposition pour beaucoup d’entre eux. Les premières demandes de renouvellement de l’espace public portent sur plus de nature, et plus d’infrastructures piétonnes et cyclables. »
« La mesure s’inscrit dans le PCAET (Plan climat-air-énergie territorial) car elle va permettre une végétalisation plus importante de la ville et de développer encore plus la marche et le vélo, modes de déplacement non polluants. Ces suppressions de places s’accompagneront d’une refonte des aides financières à l’achat et à la transition (vers des modes de déplacement actifs ou partagés). »
Les prochaines étapes et solutions envisagées
- « La prochaine étape c’est la restitution de toutes les propositions qui ont vu le jour. »
- « Un passage en Conseil de Paris sera nécessaire pour acter les différents changements à venir. En fonction des mesures, le calendrier variera. Les premières opérations devraient débuter dès 2022. »
- Par ailleurs, les places de stationnement sur voirie seront valorisées. « Notamment pour y faire plus de places de livraisons, avec des expérimentations de système pour connaitre les disponibilités à distance, et aussi des places pour les personnes à mobilité réduite. » Ces places permettront d’accueillir l’installation de « 2 000 bornes de recharge de véhicules électriques en transformant les anciennes stations Autolib. »
Pour pallier la disparition des stationnements sur la voirie en surface, des solutions de reports sont envisagées
- « Nous travaillons avec les parkings en sous-sol de la ville pour accueillir les voitures qui ne trouverait plus leur place en voirie, notamment sur l’aspect tarifaire. Mais les parkings des bailleurs sociaux seront également mis à contribution. » Par exemple, « Paris Habitat a déjà noué un partenariat pour permettre de louer les places vides actuelles à des riverains, non locataire du parc social. C’est une démarche à démultiplier si l’ambition reste de continuer à diminuer la place de la voiture individuelle à Paris. »
- Le stationnement en copropriété peut aussi accueillir le report du stationnement sur voirie. En effet, les copropriétés accueillent à elles seules 77 % du stationnement dans le résidentiel, soit environ 350 000 places.
Consultez aussi l’article sur les aides financières disponibles pour la recharge en copropriété.
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[1] Selon l’INSEE, en 2017, le taux de motorisation des ménages atteint 84 % à l’échelle nationale, contre 34,4 % à Paris