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Témoignages : les Parisien·ne·s éco-responsables en confinement
Rester éco-responsable en étant confiné à Paris ? Pour certain·e·s, cette expérience a été désastreuse, les bonnes habitudes durement acquises ont été rudement mises à l’épreuve. D’autres, au contraire, ont profité de cette période pour s’occuper responsable, faisant parfois preuve d’une créativité amusante. Recueil de témoignages de ces Parisien·ne·s qui se sont confiné·e·s écolo.
Le maraîchage zéro déchet en balcon
Maraîchage zéro déchet - © Agence Parisienne du Climat
Alice, 57 ans, s’est vue contrainte d’arrêter toute activité pendant le confinement.
Elle a profité de cette période de repos forcé pour se lancer dans l’expérimentation d’un maraîchage nouvelle génération : sur son balcon de 3 m2, elle fait pousser piment, salade, tomates et toutes sortes d’herbes aromatiques, dans différents emballages : boîtes vides de coquilles d’œuf, sacs de riz, bouteilles d’eau et pots de peinture, le tout disposé sur des meubles récupérés dans sa cave, pour une ambiance récup et simpliste très inspirante. Le tout pousse magnifiquement bien !
Se coiffer avec un collant
Elastique pour cheveux réalisé avec un collant usagé - © Agence Parisienne du Climat
Emmanuelle, 30 ans, a profité du confinement pour apprendre à faire un élastique pour cheveux avec des collants usagés.
J’ai utilisé un collant troué et un gros crochet, mais on peut également le faire avec ses doigts. J’ai démarré au point de chaînette (une suite de nœuds coulants). Les points doivent être bien lâches pour que le tout reste extensible. Arrivée à la fin de mon collant, j’ai réalisé un jeté (j’ai piqué dans la première maille du collant) pour refermer mon élastique ! Tadam : le tour est joué ! Le rendu est assez joli, on dirait une tresse.
Pour vous aider à la fabrication de cet élastique à cheveux, vous pouvez visionnez un tutoriel pour faire une chaînette. Pour d’autres idées de réalisations avec un collant, rendez-vous sur l’article 10 idées faciles pour transformer vos collants troués en objets utiles en 2 minutes, du blog Consommons Sainement.
Réaménager les parties communes de son immeuble
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Réaménager et reverdir une cour de copropriété - © Morgane Boissard
Léon et sa compagne, tous deux âgés de 25 ans, sont tombés malades au tout début du confinement.
En quarantaine dans leur location de 38 m2, sans possibilité de sortir pendant plusieurs semaines, ils racontent que leur quotidien s’organisait entre télétravail et sortie de poubelles, seule distraction qui leur permettait de prendre un peu l’air. Lorsque leur état s’est amélioré, ils ont souhaité redonner vie à leur cour d’immeuble, espace commun et convivial qui avait perdu sa fonction faute d’entretien. Pendant plus d’un mois tous les soirs, ils ont rangé et nettoyé les lieux, remplacé les pots cassés, broyés les déchets verts avec la collaboration de quelques voisins, et préparé de la terre de rempotage. Aujourd’hui, la cour est reverdie et tout le monde en profite.
Redonner vie à une table trouvée sur le trottoir
Fabriquer une table de ping pong - © Natali Lippert
Natali, son mari et leurs quatre garçons sont restés confinés dans leur appartement à Paris.
La petite famille souhaitait jouer au ping pong, mais n’avait à disposition que sa table de cuisine, déjà bien mobilisée pour les repas, pâtisseries et tentatives de pains de la famille. Ils ont eu l’idée de remettre à neuf une table récupérée sur le trottoir, probablement jetée parce qu’elle avait perdu un pied. Table idéale et validée par tous, notamment parce qu’elle pouvait se plier pour un gain de place et qu’elle disposait de rangements pour les raquettes et le filet. Cette dernière a cependant dû subir un relooking : le vernis a été retiré par les garçons et la table sera à terme repeinte pour y marquer les lignes de jeu. Le pied manquant a été reproduit à l’identique avec une simple planche en bois.
Le confinement n’a pas changé nos habitudes, il nous a seulement permis de comprendre que nous étions complètement hermétiques aux sirènes de la surconsommation. Quand on a appris que les magasins ouvraient de nouveau, ça ne nous a fait ni chaud, ni froid. On a dépassé l’idée d’être heureux en achetant, de surcroît neuf et à tout prix… Le bonheur est ailleurs ! Et quand les enfants sont heureux ainsi, on peut dire qu’on avance dans la bonne direction !
Infirmière Covid-19 et toujours éco-responsable
Crème pour les mains sans emballage - © Julie-Daphnée Claudot
Julie-Daphné est infirmière à Paris dans un service prenant en charge les enfants atteints du Covid-19. Elle espère que le contexte particulier permettra une prise de conscience de la société sur l’insoutenabilité de nos comportements.
Ce n’est plus possible de continuer tête baissée sans faire attention à ce qui nous entoure, aux autres. Les changements prendront du temps, mais je pense que nous sommes les premiers moteurs. Nous devons changer nos habitudes, arrêter de consommer à outrance et de façon déraisonnée. Ça implique de s’investir, chacun à son échelle personnelle et professionnelle. Ça prendra du temps, mais je pense que c’est réalisable.
Pendant le confinement, Julie-Daphné a continué à appliquer les comportements acquis ces derniers mois grâce au défi Familles Zéro Déchet :
- le vélo, adopté pendant les grèves, est désormais son allier jour et nuit. Il n’y a plus que l’orage et les grêlons qui la rebuteront à l’utiliser, dit-elle ;
- la litière de son chat qu’elle réalise maison à partir de vieux journaux récupérés ;
- l’achat de produits en vrac et de saison dans son quartier pour soutenir le local et les petits producteurs ;
- prendre le temps de sensibiliser ses proches : elle recommande notamment le film Tout est possible.
Sa dernière trouvaille zéro déchet : une crème hydratante solide, donc sans emballage, biologique, naturelle et artisanale d’une entreprise familiale nouvellement installée à Paris.
Continuer à réduire ses déchets à 4 et à la maison
Tawashis maison - © Laurent Gautier Falret
Laurent, sa compagne et leurs deux enfants sont restés confinés ensemble à Paris. Les parents étaient en télétravail et géraient également l’école à la maison.
La famille a profité de cette période pour continuer la réduction de leurs déchets : acheter en vrac et dans les commerces de proximité, tout en veillant dès que possible à refuser les emballages, notamment à la boulangerie. Les compotes sont remplacées par des pommes, le liquide vaisselle, l’huile et le vinaigre sont achetés en vrac, dans un supermarché de la grande distribution, faute de commerce proposant ces produits dans leur quartier. Ils regrettent de ne toujours pas trouver le temps pour fabriquer leurs propres produits d’entretien. Récemment, la famille s’est mise à fabriquer ses premiers tawashis (éponge à vaisselle réalisé à partir de chaussettes usagées).
Résultats : moins de 100 g de déchets produits par jour et par personne pendant le confinement !
Des repas improvisés et anticipés zéro gaspillage
Repas anticipés et improvisés © Laetitia Deulniau
Laetitia, mariée et maman d’une petite fille de 2 ans, a profité du temps offert par des emplettes moins régulières pour se lancer de nouveaux défis dans la cuisine.
Elle raconte qu’auparavant, elle préparait une liste précise de courses, pour des menus définis à l’avance. Pendant le confinement, elle s’est beaucoup amusée à cuisiner en improvisant, en faisant avec ce qui était disponible à la maison et dans les magasins. Cela lui a permis d’apprendre de nouvelles recettes, heureusement toujours très réussies, de ne rien gaspiller, et de consacrer plus du temps à son alimentation. Le surplus part en congélation dans des boîtes en verre hermétiques, une façon de ne pas craquer pour des repas sur le pouce !
Laetitia s’approvisionne en vrac dans un supermarché coopératif du 13e arrondissement : pour en devenir membre, il faut investir 100 €. Ces derniers participent ensuite aux prises de décisions et donnent trois heures par mois pour faire fonctionner la structure.
L’ambiance est absolument géniale et je ne souhaiterais pour rien au monde retourner dans un supermarché classique. Pour le zéro déchet, il y a un très grand rayon de vrac alimentaire (comprenant même des spaghettis), hygiène corporelle et ménager.
Un micro jardin à la maison fait d’objets de récupération
Micro jardin avec boîtes d’œufs et vieux tissus - © Johnny Walter
Johnny, sa compagne et leur fille ont essayé quant à eux de conserver une dynamique positive dans la gestion de leurs déchets. Ils ont beaucoup trié, avec l’objectif de recycler au maximum : ils ont alors fabriqué un micro jardin fait de vieilles boîtes et de vieux tissus. Des fleurs mellifères et des lentilles y sont déjà en train de pousser. La famille a également construit une petite table grâce à d’anciens pieds de lit et à un meuble Ikea cassé, qu’elle a décoré pour lui donner un meilleur look.
Comme tout le monde, nous avons aussi beaucoup cuisiné ensemble ! Des chips d’épluchures de patates et des boulettes frites à partir de restes. De belles explorations que nous allons certainement pousser plus loin encore !
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