Vous êtes ici

Vélo : les conseils de nos collaborateurs pour vous y mettre !
Rapide, agréable, bon pour la santé : avec le retour des beaux jours, les raisons sont nombreuses de se mettre au vélo. Afin de vous aider à vous lancer, des cyclistes de l’Agence Parisienne du Climat vous partagent leur expérience.
Et si vous profitiez du retour d’une météo clémente pour vous mettre au vélo à Paris ? La ville évolue rapidement pour convaincre de nouveaux adeptes. Le deux-roues séduit de plus en plus de Parisien·nes : 40 millions de trajets ont été réalisés en Vélib’ l’an passé, pendant lequel un pic de 420 000 abonné·es a été atteint. À l’Agence Parisienne du Climat, ils sont d’ailleurs nombreuses et nombreux à s’y être mis. Découvrez les témoignages et les conseils de Cyrille, Juliette, Florian et Julie, chargé·es de mission à l’Agence.
Pourquoi se mettre au vélo à Paris ?
Un gain de temps
Le vélo permet souvent de gagner du temps sur des courts et moyens trajets. Un·e cycliste roule en effet en moyenne à 15km/h à Paris, soit légèrement plus vite qu’un automobiliste (14km/h). C’est ce qui a poussé Cyrille à s’y mettre au lycée : « J’ai commencé avec le Vélib, ça me faisait 5-10 minutes le matin ». Idem pour Florian qui estime aller plus vite qu’en métro, et ce même pour des rendez-vous à l’extérieur de Paris.
Le vélo est plus rapide dans la majorité des cas par rapport aux transports,
il permet des trajets directs contrairement au métro.Julie Trang
Un moyen de transport agréable
Il s’agit également d’un mode de transport agréable, « bien plus que le métro, où l’on est serré avec les autres voyageurs » d’après Florian. Pour Juliette, c’est le premier argument du vélo : « j’en fais surtout parce que c’est plus agréable que d’être dans le métro, et beaucoup moins stressant pour moi ». Cyrille ajoute : « le vélo permet aussi d’être indépendant, d’aller à son rythme, contrairement au métro ou au bus ». Julie l’a quant à elle adopté lors du premier déconfinement pour des raisons sanitaires (elle ne souhaitait pas prendre les transports en heure de pointe) et économiques (éviter de devoir payer un abonnement Navigo).
Une alternative écologique à la voiture
Remplacer la voiture par le vélo pour se rendre au travail est en outre un moyen efficace de réduire son empreinte carbone et la pollution de l’air. C’est pour cela que la Ville de Paris soutient financièrement (jusqu’à 400 €) l’achat d’un vélo à assistance électrique.
Un bon geste pour sa santé
Enfin, cette activité physique réduit les risques de contracter plusieurs maladies (diabète, hypertension, maladies cardio-vasculaires…). Julie indique d’ailleurs qu’elle apprécie le côté sportif : elle qui habite à 13 km de l’Agence Parisienne du Climat, s’y rendre en vélo lui permet de pratiquer régulièrement une activité physique. Et contrairement à certaines idées reçues, les cyclistes ne sont pas plus exposé·es à la pollution atmosphérique que les automobilistes, y compris dans un milieu urbain pendant un pic de pollution, d’après une étude de l’ADEME.
Cyrille et Juliette, chargé·es de mission à l’APC
Faire du vélo à Paris : des difficultés à apprivoiser
Itinéraire, trafic et matériel : un apprentissage nécessaire
La pratique du vélo à Paris se confronte toutefois à plusieurs difficultés, qui doivent être apprivoisées par les nouveaux cyclistes. « Au début j’avais souvent peur, je ne savais pas par où passer, se remémore Julie. Mais comme je roule souvent dans les mêmes quartiers, je connais maintenant les pistes et l’environnement, j’ai appris petit à petit ». Cyrille trouvait de son côté stressant de gérer le trafic. Il indique qu’il faut trouver sa place, avoir confiance, et comprendre le « code ».
Il faut être aussi vigilant à vélo qu’en voiture, et cela demande beaucoup d’énergie.
Florian Kerbach
Même la gestion du matériel requiert un certain apprentissage : « Au début, j’étais vraiment débutante, raconte Julie. J’avais même monté mon vélo à l’envers ! Mais petit à petit, j’y ai pris goût, j’ai commencé à changer des pièces, aujourd’hui je me sens une vraie cycliste ». Sans oublier l’aspect physique qu’il faut appréhender au début, mais qui pour Juliette est devenu plus simple.
Une ville de plus en plus accueillante aux cyclistes
Ces dernières années, et particulièrement depuis un an, Paris fait de plus en plus de place à ses cyclistes. Environ 1 000 km de pistes cyclables ont été installées, les solutions de stationnement se multiplient et les zones 30 recouvrent depuis cette 2020 l’ensemble du territoire hors grands axes (60 % de l’espace viaire). Signe de ses progrès, la ville est passée de la 19e à la 8e place du Copenhaguenize Index, un classement des villes les plus adaptées au vélo, entre 2013 et 2019.
« Après avoir fait du vélo à Marseille, j’ai trouvé cela plus facile à Paris parce qu’il y a de plus en plus de pistes cyclables », note Juliette. « Je les prends dès qu’il y en a, déclare Julie. Depuis le confinement, je pense qu’elles sont assez larges, elles sont souvent installées dans des voies de voiture. »
L’augmentation du nombre de cyclistes a aussi fait évoluer le rapport avec les autres usagers
selon Cyrille, qui estime qu’ils ont plus de visibilité, ce qui incite les automobilistes
à faire plus attention, notamment concernant leur angle mort au moment de tourner.
Toutes et tous continuent cependant de croiser occasionnellement la route d’automobilistes ou de chauffeurs de bus peu vigilants.
Certains aspects restent à améliorer
Malgré les évolutions positives, le succès grandissant du vélo se heurte par moments aux limites des infrastructures. « Plus il y a de pistes cyclables, plus il y a de monde. On se retrouve souvent dans des situations d’embouteillage. », remarque Juliette. « Je ne prends pas tout le temps les pistes cyclables car elles sont très congestionnées et on doit partager l’espace avec les bus », concède Cyrille, même si cette expérience n’est pas partagée par Julie. « On a vu pendant les grèves ou le confinement que les voies ne sont pas encore adaptées à un trafic important », analyse Florian, qui concède que les voies cyclables à double-sens sont très dangereuses et que la signalisation n’est souvent pas pensée pour les vélos.
Les conseils de nos cyclistes
Bien préparer son trajet
Pour Cyrille, il est important de bien étudier son trajet : « Ce qui est conseillé par les applications de navigation n’est pas forcément le plus rapide, à cause de rues congestionnées, plus ou moins agréables et sécurisées ». Il ajoute d’ailleurs que les bornes et pistes cyclables, à l’écart de la circulation automobile, sont avantageuses pour un·e débutant·e ». Pour aider à préparer son trajet, le site et l’application Géovélo propose plusieurs itinéraires, dont le plus rapide et le plus sécurisé, prenant en compte les pistes cyclables ou le trafic.
Bien s’équiper
« Avant tout, équipez-vous bien en protections, en gilets, en lumières », rappelle Florian. En ce qui concerne le matériel, toutes et tous ont investi dans un vélo d’occasion, plus pratique que le Vélib’ à condition d’avoir un endroit où le ranger. Cyrille estime qu’il n’y a pas besoin d’avoir un vélo très cher : équipé d’un bon anti-vol, pas de crainte de vol ! Julie ajoute un critère : « Quand tu es bien équipé·e, avec un panier, une porte gourde et des lampes, tu peux aller partout avec, c’est très pratique ».
Apprendre à bien piloter son vélo
Pour Florian, les cyclistes doivent avoir conscience que faire du vélo à Paris ce n’est pas comme en faire dans une petite ville, et que les voitures ne peuvent pas tout voir. Il faut se montrer, anticiper, essayer de se mettre en sécurité avant tout, sans attendre que l’autre nous ait vu.
Bien piloter son vélo demande un certain apprentissage.
Juliette recommande elle de bien utiliser ses vitesses pour bien gérer sa fatigue.
Se faire accompagner au début
Pour celles et ceux qui auraient de l’appréhension, Juliette propose de commencer avec des cyclistes plus expérimentés. Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB) a d’ailleurs développé une carte interactive pour mettre en relation des cyclistes confirmé·es et débutant·es : les premier·ères accompagnent les second·es pour leurs premiers trajets, afin de montrer les itinéraires les plus rapides et les plus agréables et de les rassurer sur la pratique du vélo en ville.
Malgré les quelques difficultés rencontrées, aucun·e des cyclistes de l’Agence Parisienne du Climat ne regrettent de s’être mis·e au vélo, et toutes et tous s’y sentent de plus en plus à l’aise. Peut-être les croiserez-vous bientôt sur une piste cyclable !