10 ans après la COP21 : le témoignage de la CPCU
À l'occasion des 10 ans de la COP21, l'Agence Parisienne du Climat vous propose de découvrir le témoignage de ses adhérents sur les actions engagées depuis le sommet et les défis à relever, ainsi que leur regard sur leur secteur d'activité. Aujourd'hui, c'est la Directrice Générale de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU), Géraldine Brissiaud, qui témoigne.
Pouvez-vous présenter votre entreprise ?
Géraldine Brissiaud : « La CPCU exploite et développe le réseau de chaleur de la Ville de Paris, le plus important d’Europe, dans le cadre d’une concession se terminant le 31 décembre 2026. Avec 8 sites de production d’énergie et des canalisations souterraines de 530 km de long, le réseau de chaleur répond aux besoins en chauffage et en eau chaude d’1 million de Parisiens. »
Quelles actions votre structure a-t-elle engagées depuis 10 ans pour contribuer à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ?
Géraldine Brissiaud : « Depuis dix ans, la CPCU agit activement pour réduire l’empreinte carbone du chauffage urbain parisien et contribuer aux objectifs de l’Accord de Paris. Grâce à un mix énergétique majoritairement composé d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R), le réseau parisien est aujourd’hui un levier essentiel de la transition énergétique. Ce mix comprend notamment plus de 45% d’énergies de récupération issues de la valorisation énergétique des déchets ménagers, 10 % de biomasse et 1 % de géothermie, avec un objectif d’atteindre 75 % d’EnR&R d’ici 2030.
La CPCU a supprimé définitivement le charbon ces dernières années, notamment grâce à la conversion de la chaufferie de Saint-Ouen à la biomasse, symbole fort de la transition vers une chaleur 100 % locale. Enfin, la CPCU investit massivement dans la modernisation de ses installations : rénovation du réseau, amélioration du rendement des chaufferies, supervision numérique et réduction des pertes thermiques. Ces actions permettent d’éviter chaque année plusieurs centaines de milliers de tonnes de CO₂. »
Quels défis vous reste-t-il à relever pour accélérer la décarbonation et l’adaptation au changement climatique à court et long terme ?
Géraldine Brissiaud : « L’un des enjeux majeurs pour le réseau de chaleur est d’augmenter encore la part des énergies renouvelables et de récupération dans son mix énergétique. Pour cela, de nouvelles ressources locales doivent être mobilisées tout en poursuivant l’optimisation de nos installations existantes. Il faut également raccorder de nouveaux bâtiments pour répondre aux besoins des usagers et aux enjeux environnementaux et urbains de demain.«
Quel est votre regard sur votre secteur d’activité, les évolutions marquantes, la dynamique en cours ?
Géraldine Brissiaud : « Le secteur des réseaux de chaleur connaît une transformation majeure et s’impose désormais comme un pilier stratégique de la transition énergétique. Longtemps méconnu, il répond pourtant à un double enjeu : décarboner le chauffage collectif et renforcer l’indépendance énergétique des villes. Les évolutions récentes marquent un tournant : diversification des sources (biomasse, biogaz, chaleur de récupération), innovations numériques pour piloter les réseaux, et encadrement renforcé via les directives européennes (RED II) et les plans climats territoriaux. »
Vous souhaitez rejoindre les adhérents de l’Agence Parisienne du Climat ? A la clé, des échanges avec des professionnels du secteur, la participation à des évènements réseaux, l’accès à une information spécialisée, la contribution aux actions mises en oeuvre pour la transition écologique.