10 ans après la COP21 : le témoignage de la RIVP
À l'occasion des 10 ans de la COP21, l'Agence Parisienne du Climat vous propose de découvrir le témoignage de ses adhérents sur les actions engagées depuis le sommet et les défis à relever, ainsi que leur regard sur leur secteur d'activité. Aujourd'hui, Simon Molesin, Directeur du patrimoine de la RIVP, témoigne.
Pouvez-vous présenter votre entreprise ?
RIVP est l’un des trois bailleurs sociaux de la Ville de Paris. Le Groupe RIVP a pour vocation de gérer et construire une offre résidentielle accessible sous toutes ses formes (logements sociaux, résidences sociales, résidences universitaires…) sur le territoire de la Ville de Paris dont il accompagne depuis un siècle la politique en matière de logement, mais aussi dans plusieurs villes d’Île-de-France.
Quelles actions votre structure a-t-elle engagées depuis 10 ans pour contribuer à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ?
En cohérence avec le Plan Climat de la Ville de Paris, la RIVP s’est engagée dans un vaste programme de rénovation thermique de son patrimoine. À ce jour, plus de 8 000 logements ont été rénovés depuis 10 ans ; cela représente un investissement annuel d’environ 100 millions d’euros. Ces opérations d’ampleur permettent en pratique d’atteindre 30% de réduction des consommations énergétiques. Au-delà des enjeux écologiques, ces travaux sont un réel levier pour les ménages.
En parallèle de ces investissements conséquents, diverses actions visant à améliorer l’efficacité des systèmes de chauffage (mise en place de système de pilotage…) et à améliorer les usages par les occupants (campagnes d’éco-gestes…) ont été mises en œuvre.
Quels défis vous reste-t-il à relever pour accélérer la décarbonation et l’adaptation au changement climatique à court et long terme ?
Au-delà de la poursuite de ce programme qui prévoit la réhabilitation de 1 000 logements par an environ, nous devons amplifier la transition vers des sources énergétiques moins carbonées (réseau de chaleur urbain, pompes à chaleur…).
La combinaison de ces travaux énergétiques avec le recours à des énergies moins carbonées permettra de respecter les objectifs de la stratégie nationale bas-carbone.
Et, surtout, le principal enjeu des années à venir est l’adaptation du patrimoine aux vagues de chaleur. La priorité a jusqu’à présent été donnée à l’atténuation. Or, au regard des scénarios climatiques à venir, il convient d’engager dès à présent des actions d’adaptation ; de nombreux logements présentent un risque sanitaire en cas de canicule. La recherche de solutions techniques permettant une adaptation du patrimoine est une priorité et un plan d’adaptation du patrimoine sera nécessaire.
Quel est votre regard sur votre secteur d’activité, les évolutions marquantes, la dynamique en cours ?
La mise en œuvre de tels programmes d’investissement suppose une professionnalisation de l’ensemble des acteurs. En particulier, la réalisation de travaux en milieu occupé suppose une intrusion chez les locataires. Les différents acteurs ont dû adapter leur process pour prendre en compte cette dimension dans la réalisation des travaux. Cette prise en compte du locataire, bien que renforcée, doit d’ailleurs continuer de s’améliorer.
Pendant les 10 dernières années, le parc social a pu être un moteur de la rénovation énergétique ; il a respecté les engagements ambitieux nationaux et il a su contribuer à l’innovation. Cependant, les contraintes financières grandissantes pourraient remettre en cause certains investissements à venir.
Vous souhaitez rejoindre les adhérents de l’Agence Parisienne du Climat ? A la clé, des échanges avec des professionnels du secteur, la participation à des évènements réseaux, l’accès à une information spécialisée, la contribution aux actions mises en œuvre pour la transition écologique.