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Automne parisien 2021

Un automne 2021 marqué par des températures moyennes à nouveau en hausse

ClimatAgence Parisienne du Climat
ParticulierProfessionnelAdhérentPresse
Publié le 13 janvier 2022
par Agence Parisienne du Climat

Ce bulletin climatique, réalisé en partenariat avec Météo-France, analyse l’évolution du climat parisien au prisme des observations passées. Voici les principales observations pour cet automne.

En météorologie, l’automne file de septembre à novembre. À Paris, l’automne 2021 est caractérisé par des températures au-dessus des normales, un ensoleillement important et une tempête Aurore avec des rafales de vent au-dessus des 100 km/h. La pluviométrie de cette arrière-saison est proche de la normale.

Des températures moyennes au-dessus de la normale

La température moyenne est de 13,4 °C cet automne, soit 0,6 °C au-dessus de la normale saisonnière.
  • Cette douceur moyenne est due à un mois de septembre particulièrement chaud où l’on a relevé 19,3 °C de température moyenne, soit + 2,4 °C par rapport à la normale saisonnière.
  • Le mois d’octobre est quant à lui marqué par un coup de chaud tardif pour la saison, avec une température maximale de 24 °C atteinte le 19 octobre. Il faut remonter à 2014 pour qu’une telle température soit atteinte aussi tard dans la saison.
  • Le mois de novembre est marqué par des températures plus fraîches, mais reste ensoleillé.

Malgré une offensive hivernale à la fin du mois, le phénomène d’îlot de chaleur urbain a protégé Paris du gel et de la neige. Le mercure n’est ainsi jamais passé sous le seuil des 0 °C à Paris-Montsouris alors qu’il a atteint - 1,5 °C le 6 novembre à Longchamp (le poste parisien le plus «froid») et - 5,1 °C le 25 novembre à Fontainebleau.

Evolution des températures moyennes automnales à Paris

Evolution des températures moyennes en automne à Paris entre 1971 et 2021 (Météo-France)

À l’exception de l’automne 2012 quasi normal en température moyenne, l’automne 2021 prolonge ainsi la série des automnes doux, parfois très doux, initiée en 2011. On demeure toutefois en deçà des valeurs records de 2006 et 2014 (anomalie de + 2,4 °C). 

Cette douceur peut-elle être attribuée au changement climatique ?

Depuis l’automne 2014, toutes saisons confondues, on a observé seulement deux saisons où les températures moyennes étaient au-dessous des normales saisonnières : il s’agit des printemps 2016 (- 0,5 °C) et 2021 (- 0,7 °C). Par ailleurs, parmi les 20 automnes les plus chauds depuis 1959, 15 appartiennent aux deux dernières décennies.

Malgré la variabilité climatique interannuelle, la tendance globale au réchauffement est sans équivoque.

Vrai ou Faux : A-t-il fait la même température en Île-de-France qu’au sud du Groënland ?

VRAI. En région parisienne, le 28 novembre est une journée dépressionnaire, nuageuse, humide, à la température de saison et affichant 4 °C en début d’après-midi.

Au même moment, la station de Nuuk observe 3 °C également. Seulement, Nuuk ne se situe pas en France mais… au sud du Groënland.

Durant les derniers jours de novembre, une anomalie de température moyenne de 20 à 24 °C s’est établie sur cette région. Le dérèglement climatique dissémine ses effets dans le temps ou dans la géographie.

Un automne ensoleillé

Les trois mois de l’automne 2021 ont connu une insolation largement excédentaire. Cette saison se classe donc comme le 3e automne le plus ensoleillé depuis 1991 après l’automne 1997 et 2018 qui se classe comme le plus ensoleillé.

  • Depuis 1991, on observe que les mois de septembre, et les saisons d’automne en général sont de plus en plus ensoleillés.
  • Depuis février 2015, on relève chaque mois un taux d’ensoleillement excédentaire par rapport à la normale saisonnière, qui se réfère aux observations de la période 1981-2010.

Retour sur la tempête Aurore

Les 20 et 21 octobre, la tempête Aurore, première de la saison, a marqué les esprits. Tempête classique de sévérité modérée, elle a entraîné des vents de plus de 100 km/h sur 50 % du territoire francilien. À Paris, la tempête a causé des dégâts matériels, couchant une centaine d’arbres et entraînant la fermeture de certains parcs et jardins sur plusieurs jours.

Arbres mutilés dans le parc de Bercy

Arbres mutilés dans le parc de Bercy suite à la tempête Aurore d’octobre 2021 (© Agence Parisienne du Climat)

Des rafales de 153 km/h ont été relevées au sommet de la Tour Eiffel. À Villacoublay, une commune proche de Paris, des rafales de 120 km/h ont été mesurées. La Seine-et-Marne reste le département francilien le plus impacté en Île-de-France.

Cette tempête peut-elle être attribuée au changement climatique ?

Voici l’évolution du nombre de tempêtes en Île-de-France, depuis les 4 dernières décennies.

Evolution des tempêtes à Paris

Evolution du nombre de tempêtes entre 1980 et 2020 en Île-de-France (Météo-France, Climat HD)

Le nombre de tempêtes en France a fortement varié entre la période 1980-1995 et les années 1995 à 2015 avec une réduction de moitié du nombre d’événements entre les deux périodes.

  • Il reste difficile d’attribuer ces évolutions aux seuls effets du changement climatique car d’autres facteurs, comme la variabilité de la circulation générale entrent aussi en compte (ONERC, Rapport 2018), d’autant plus que les événements repartent à la hausse ces dernières années.
  • Sur l’ensemble de la période, on n’observe ainsi aucune tendance significative concernant l’évolution du nombre de tempêtes affectant la région.
À noter : le 6e rapport du GIEC évoque le déplacement, depuis le milieu du 20e siècle, de la trajectoire des perturbations des latitudes tempérées vers le nord, ce qui n’était encore qu’une hypothèse lors de la sortie du 5e rapport en 2014.

Une pluviométrie proche de la normale et des épisodes de neige dans la grande couronne

L’automne 2021 est raisonnablement pluvieux, avec 180,7 mm relevés au total, un taux proche de la normale saisonnière. En termes de nombre de jours de pluie pour cette saison, Montsouris totalise 28 jours pour une normale de 27,4.

Durant la période froide de fin novembre, la neige fait son entrée en scène dans les départements de la grande couronne. Elle est humide mais tient parfois au sol. On peut évaluer son cumul à 1 cm, dans le secteur de Melun, le 27 novembre.

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