Bulletin climatique de l’été 2022 : une saison estivale historique ?

publié le 12 septembre 2022

6 min

Place de la Concorde sous le soleil d'été © Enzogialo / Adobe Stock

Dans la lignée des tendances observées depuis le mois de janvier, l’été 2022 s’est avéré chaud, sec et très ensoleillé. Il est le deuxième été le plus chaud depuis 150 ans et se démarque par des vagues de chaleur successives dont la première se distingue par sa précocité.  Comme pour le reste du pays, la capitale a aussi été victime de la sécheresse qui a pris ses racines dès l’hiver. 

En météorologie, l’été comprend les mois de juin, juillet et août. Fruit d’un partenariat entre l’Agence Parisienne du Climat et Météo-France, ce bulletin climatique revient sur la période estivale 2022 à Paris et en Île-de-France. En utilisant les données du passé, nous cherchons à éclairer le climat actuel ainsi que son évolution. 

Deuxième été le plus chaud depuis 150 ans 

Avec une température moyenne de 22,3 °C, l’été 2022 frôle le record de l’été le plus chaud jamais enregistré qui est toujours détenu par la saison de 2003, à laquelle on attribue 22,6 °C en moyenne.

Les températures dépassent de 1,2 °C les normales de saison (mesurées sur la période 1991-2020) avec des maximales dépassant le cap symbolique des 40 °C. 

Les habitant·es à l’épreuve de la chaleur 

L’été 2022 a été marqué par un grand nombre de vagues de chaleur courtes et interrompues par une ou plusieurs journées plus fraîches. Ces températures en yoyo ont finit par fatiguer les organismes obligés de dormir dans les appartement difficiles à rafraîchir. Comme en 2020, nous avons en effet subit cet été pas moins de 12 nuits tropicales (température nocturnes supérieures ou égales à 20°C) soit plus de deux fois la normale saisonnière (5,6 nuits en moyenne par an à Paris sur la période 1991-2020).

Cependant, comme l’explique Météo-France, bien que cet été ait été frappé par des épisodes de chaleur intenses et successifs, il n’y a pas eu de « canicule » à proprement parlé à Paris durant les mois de juin, juillet et août : 

On notera qu’on parle de canicule dans Paris dans le cas où, durant au moins 3 jours qui se suivent, la température ne descend pas sous la barre des 21 °C et dépasse 31 °C également durant 3 jours. Cet été le nombre des jours consécutifs avec les critères précités sont restés inférieurs à 3.

Voici la liste des vagues de chaleur (température moyenne supérieure à 25°C sur plusieurs jours continus) avec entre parenthèses la température maximale atteinte au parc Montsouris. Il faut avoir à l’esprit que ce parc est généralement plus frais que le cœur de la ville.

Des orages violents

En termes pluviométriques, le territoire parisien a bénéficié d’une quantité non négligeable de précipitations cet été : les mesures de la station météo du parc Montsouris montrent un cumul de pluie sur l’été de 156 mm, soit un déficit de « seulement » 7 % par rapport à la normale.

Carte des volumes de précipitations en région parisienne

Cumul des précipitations en région parisienne pendant l’été 2022 © Météo-France

Mais ce qui est intéressant de constater, c’est la répartition inégale de ces pluies pendant l’été : 

Il est tombé :

Par ailleurs, la majeure partie de ces pluies sont tombées lors d’orages violents : 

Au total, il n’a plu que 59 heures durant les trois mois d’été, soit seulement 2,7 % du temps. 

Une sécheresse généralisée à l’échelle du pays 

Depuis le début d’année 2022, on constate un déficit de pluie dû à des conditions anticycloniques dont Météo-France, relayé par l’Agence Parisienne du Climat, faisait déjà mention dans le bulletin climatique de la saison hivernale. 

De ce fait, toutes les régions de France ont souffert d’un déficit de précipitations sur une longue période conduisant à une sécheresse généralisée. La carte ci-dessous indique les niveaux de sécheresse en métropole. La valeur 1 correspond à des sols saturés d’eau, 0,5 à des sols modérément humides et 0 à des sols secs.

On constate que le bassin parisien n’est pas épargné par le phénomène, même après les précipitations de cet été.  

Carte de France indiquant les niveaux de sécheresse en fonction des territoires

Humidité des sols en France métropolitaine pendant l’été 2022 © Météo-France

Des sols secs malgré les précipitations ?

Les pluies de l’été 2022 ayant pris la forme d’orages violents : l’eau a rapidement ruisselé vers la Seine sans humidifier correctement les sols.

Ce type de pluie n’est pas forcément synonyme de sols humides et peut engendrer des phénomènes d’inondations localisées et rapides par ruissellement. Le 16 août au soir à Paris, ce sont 7 stations de métro qui étaient fermées et l’ensemble de la ligne 6 qui était perturbée à cause des précipitations

Images des inondations à Paris le 16 août 2022

Inondations dans le métro et les rues de Paris en soirée du mardi 16 août 2022 © Clément Parrot

Dans un contexte de changement climatique, les précipitations devraient plus souvent prendre la forme d’épisodes violents et ponctuels.

Un ensoleillement record

Autre fait marquant : l’été 2022 est le plus ensoleillé depuis 1991. Privée de nuages, Paris a bénéficié de 892 heures et 54 minutes d’ensoleillement, soit une hausse de 40 % par rapport aux normales (1991-2020). Ces mesures dépassent largement le précédent record qui datait de 2019 (+ 31 %).

En bref…

Dans la continuité du printemps, l’été 2022 est marqué par des températures moyennes qui ont frôlé les records absolus de 2003, ce qui en fait le second été le plus chaud jamais enregistré. Il est doublé d’une sécheresse inquiétante frappant l’ensemble du pays, due à des déficits de précipitations constatés dès cet hiver. L’été 2022 est aussi marqué par des orages violents ayant provoqué des inondations par ruissellement très localisés, et d’un ensoleillement record. 

Pour en savoir plus

Découvrez le bulletin climatique de l’été 2022 à Paris rédigé par Météo-France

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