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Lutter contre les déchets plastiques dans la restauration à emporter
À l’occasion de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets qui débute le 20 novembre, l’association No Plastic In My Sea publie un rapport d’enquête sur l’application de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) dans la restauration à emporter. Ce secteur en forte croissance est responsable de la production de milliers de tonnes de déchets.
La restauration à emporter fortement productrice de déchets plastiques
La restauration à emporter est responsable de la majorité de la pollution plastique dans le monde. Selon une méta-analyse internationale publiée dans Nature Sustainability en juin 2021 , 50 à 88 % de la pollution plastique des milieux aquatiques provient de la restauration à emporter.
L’épidémie de Covid a entrainé une augmentation de la vente à emporter massive avec +11 % de points de vente en un an (soit 48 800) et 287 enseignes de restauration à emporter aujourd’hui proposées en franchise (étude CHD expert). Cette croissance entraine une hausse des déchets d’emballages générés par ce secteur qui étaient déjà de plus de 220 000 tonnes pour l’année 2018 selon une étude de l’Ademe et Citeo.
Ces déchets, souvent jetés dans la rue, présentent un risque important de se retrouver dans la nature (absence de poubelles de rue, poubelles ouvertes ou qui débordent, intempéries, incivilités…).
Les mesures prévues par la loi encore peu appliquées
La loi Anti-Gaspillage et pour une Economie Circulaire (AGEC), qui prévoit la fin de la mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040, contient plusieurs dispositifs pour réduire les déchets plastiques et à usage unique de ce secteur et développer le réemploi. L’association No Plastic In My Sea a réalisé une enquête en interrogeant une quarantaine de chaînes de restauration à emporter et en visitant une centaine de restaurants. Elle constate dans son enquête que ces mesures sont encore peu appliquées par le secteur de la restauration à emporter :
- Se faire servir une boisson à emporter dans son contenant personnel est difficile et la réduction financière prévue n’est pas appliquée. Seules 5 enseignes qui ont répondu à l’enquête l’appliquent, avec des montants entre 5 centimes et 50 centimes ;
- Se faire servir de la nourriture dans un contenant réutilisable est rarement possible, malgré la loi (possibilité limitée à 30 % des restaurants visités et souvent pour une partie limitée des plats) ;
- Le droit à de l’eau potable gratuite est passé sous silence (aucun affichage et aucune mention sur le menu visibles).
Les bonnes pratiques à adopter pour des repas à emporter responsables
Si les enseignes ne sont pas encore suffisamment engagées dans la lutte contre le plastique à usage unique, les consommateur·rices peuvent prendre les devants et adopter les bons gestes lorsqu’il·elles choisissent leur plat à emporter.
Choisir un·e commerçant·e qui évite les emballages
Quand je décide d’acheter à emporter, je me rends dans un point de vente avec mon emballage plutôt que de me faire livrer. Je choisis un commerçant acceptant le zéro déchet :
- Je consulte la carte de Zéro Waste Paris qui répertorie les commerçants qui acceptent les emballages réutilisables
- Je demande à mon restaurateur habituel d’accepter mes emballages réutilisables, ce qui est devenu une obligation légale depuis juillet 2021
Penser à prendre son kit réutilisable
J’adopte de nouveaux automatismes et je pense à prendre avec moi à chaque fois que je sors acheter un repas à emporter :
- un sac
- un contenant réutilisable
- une gourde
- des couverts.
Si je mange régulièrement à emporter au bureau, je m’assure d’avoir toujours ce kit sur mon lieu de travail.
Pour aller plus loin
- Le rapport complet de l’enquête de No Plastic in my Sea
- La carte des commerces zéro déchet de Zéro Waste France