Vous êtes ici

Réparabilité et étiquette énergie : ce qui change pour l’électroménager en 2021
Pour réduire l’impact environnemental de son électroménager et faire des économies, il est conseillé de les faire durer dans le temps et de choisir les moins énergivores. Pour guider les consommateurs vers les biens adéquats, deux mesures sont entrées en vigueur : l’apparition de l’indice de réparabilité et la mise à jour de l’étiquette énergie.
L’électroménager : un enjeu environnemental et économique
Une multiplication qui a un impact sur l’environnement
Nous sommes de plus en plus entourés d’appareils électriques et électroniques, au point qu’ils représentent aujourd’hui 450 kg par foyer en moyenne en France. La production et l’utilisation de ces biens ont un impact significatif sur l’environnement : l’extraction des matières premières, la fabrication, la distribution, le fonctionnement et le traitement en fin de vie consomment des ressources et de l’énergie. Les émissions de gaz à effet de serre permettent de se rendre compte de cet impact : d’après l’ADEME, une télévision de taille moyenne émet plus de 400 kg d’équivalent CO2 sur l’ensemble de son cycle de vie (en prenant en compte la fabrication), et un lave-vaisselle standard plus de 500 kg. Ces émissions s’expliquent principalement par l’extraction des matières premières, en particulier pour les appareils à forte composante électronique (80 % de l’impact pour une télévision), et par la phase d’utilisation (25 % pour un réfrigérateur). S’ajoutent également la consommation d’eau et de métaux, la production de déchets et les pollutions engendrées.
Allonger leur durée de vie
Pour réduire cet impact, mais aussi faire des économies, il est donc recommandé de faire durer ces équipements. L’ADEME estime qu’un foyer français moyen pourrait économiser 963 € et éviter 184 kgCO2eq par an en prolongeant la durée d’usage totale de ses équipements multimédia et électroménager !
Faire durer ses biens implique des efforts de la part des producteurs et des consommateurs. Ils doivent être éco-conçus, robustes et facilement réparables. Charge ensuite aux consommateurs de bien les entretenir, de les réparer en cas de panne et de leur donner une seconde vie en les donnant ou revendant. Cela implique également une lutte contre l’obsolescence programmée, considérée aujourd’hui comme un délit, pour empêcher que les fabricants ne réduisent délibérément la durée de vie de leurs produits.
Acheter des équipements à haute efficacité
Lorsqu’on doit acheter un nouvel appareil, il est important de privilégier des équipements à haute performance énergétique : ils consomment deux fois moins d’électricité par rapport aux équipements classiques, et s’ils sont plus chers à l’achat ils sont généralement rentables à long terme.
Pour aller plus loin
- Nos Gestes Climat : faire durer mon électroménager
- Nos gestes Climat : acheter mon électroménager d’occasion et éco-conçu
- La durée de vie des produits (ecologie.gouv.fr)
La création d’un indice de réparabilité
Depuis le début de l’année 2021, vous avez peut-être repéré une note sur les étiquettes de présentation de l’électroménager. Il s’agit de l’indice de réparabilité, dont l’affichage a été rendu obligatoire sur certains produits dès janvier 2021 par la Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire.
Encourager la réparation en orientant les achats
Ce nouvel indicateur, développé avec des vendeurs et fabricants, des ONG, des associations de consommateurs ou encore l’ADEME, a pour objectif de répondre à une demande d’information de la part des consommateurs souhaitant s’engager dans l’économie circulaire. Cet indice vise à orienter les achats vers des produits plus facilement réparables, à inciter les fabricants à prendre la réparabilité en compte et à de lutter contre l’obsolescence programmée. Alors que seules 40 % des pannes des produits électriques et électroniques donnent lieu à une réparation en France, l’objectif affiché est d’atteindre un taux de 60 % d’ici 5 ans. Il doit être remplacé en 2024 par un « indice de durabilité » qui prendra en compte d’autres critères comme la robustesse ou la fiabilité des produits.
Pour le moment, cinq catégories de produits sont concernées, une liste qui devrait s’allonger ces prochaines années :
- les lave-linges ;
- les téléviseurs ;
- les smartphones ;
- les ordinateurs portables ;
- les tondeuses à gazon.
Le déploiement de l’indice pourrait néanmoins prendre un peu de temps en raison de l’adoption tardive des textes et de l’absence de sanctions prévues.
Une note, cinq critères
La note affichée correspond à la moyenne des scores obtenus sur cinq critères :
- « Documentation » : la durée de disponibilité des documents techniques
- « Démontabilité et accès, outils, fixations » : la facilité de démontage du produit et les caractéristiques des fixations
- « Disponibilité des pièces détachées », comprenant la durée de disponibilité et le délai de livraison
- « Prix des pièces détachées », relatif au prix du produit
- « Spécifique » : un critère différend selon le type de produit (par exemple, pour les smartphones, la transparence sur la durée pendant laquelle l’appareil supportera les mises à jour progressives)
La note globale, qui correspond à la moyenne des scores obtenus pour chaque critère à coefficient égal, offre une information utile mais imparfaite sur la durabilité du produit. Par exemple, un appareil difficilement réparable peut obtenir la moyenne grâce à la disponibilité de la documentation, ce qui peut fausser l’impression donnée par la note affichée. C’est pourquoi il peut être intéressant d’aller regarder le détail des scores sur le site dédié à l’indice de réparabilité, afin de se faire une meilleure idée.
À noter que la loi a inclus une autre disposition pour encourager la réparation de l’électroménager. Dorénavant la disponibilité des pièces détachées doit être renseignée lors de l’achat, le fabricant est soumis à un délai de 15 jours pour les fournir, et le réparateur a l’obligation de proposer au client des pièces issues de l’économie circulaire.
La nouvelle étiquette énergie est arrivée
Vous êtes sans doute familiers avec l’étiquette énergie, et ses notes allant jusqu’à A+++. En mars, celle-ci fait peau neuve pour plusieurs appareils.
L’ancienne étiquette devenue obsolète
Depuis la création de l’étiquette énergie en 1995, l’amélioration des performances des appareils et l’interdiction des plus énergivores, l’avait rendue inadaptée au marché. Il avait fallu créer des nouvelles catégories (jusqu’à A+++), et pour certains appareils la classe A+ était la plus mauvaise autorisée sur le marché !
Nouveau classement, nouveau design
Une nouvelle étiquette énergie, au design renouvelé, a débarqué dans toute l’Union Européenne le 1er mars pour quatre catégories d’appareils :
- Les lave-vaisselle,
- Les lave-linge et lave-linge séchant,
- Les réfrigérateurs/congélateurs (y compris les caves à vin),
- Les téléviseurs et écrans.
Pour ces appareils, fini les A+, A++ et A+++. Les plus énergivores seront reclassés en « G », tandis que les premières classes deviennent très exigeantes. Aucun produit existant ne sera classé A en anticipation des gains d’efficacité à venir. La note intégrera progressivement des critères supplémentaires sur leur réparabilité et leur recyclabilité. La nouvelle étiquette comporte aussi un « QR code », qui permet en le scannant d’accéder à une base de données électronique des produits et ainsi de les comparer plus facilement.
Les ampoules adopteront la nouvelle étiquette dès septembre 2021. En revanche, les appareils qui disposent de l’étiquette énergie depuis peu, comme les chauffe-eau, conserveront l’ancienne encore quelque temps.
D’après la Commission Européenne, 38 TWh/an, soit la consommation d’électricité annuelle de la Hongrie, pourraient être évités grâce à cet affichage plus lisible et incitatif.
Pour en savoir plus
- Révision de l’étiquette énergie : qu’est-ce qui a changé ?
- L’étiquette énergie pour l’équipement de la maison
Ces nouveaux dispositifs, s’ils sont utilisés correctement, peuvent contribuer à un mode de vie plus sobre. Il est important de rappeler que l’enjeu est d’abord de moins consommer d’électroménager neuf, en faisant durer ses appareils et en se tournant vers le marché d’occasion, puis de mieux consommer, en privilégiant des produits durables et efficaces. Attention donc à ne pas se débarrasser d’un réfrigérateur réparable aux performances correctes pour jeter son dévolu sur le nouveau modèle le plus efficace du marché, en pensant réduire son empreinte environnementale.