Gracie Barra Paris : quand le Jiu Jitsu Brésilien s’engage pour l’environnement
Le club Gracie Barra Paris, représentant français de l’un des plus grands clubs de jiu jitsu brésilien au monde, s’est lancé dans une démarche écologique depuis plus d’un an. Motivée autant par des problématiques économiques et logistiques qu’environnementales, cette démarche répond à des problèmes rencontrés par de nombreux clubs de sport.
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Le Gracie Barra Paris compte aujourd’hui plus de 500 adhérents. Mélange de lutte et de judo, ce sport relativement jeune attire des adeptes de plus en plus nombreux. Il se pratique de 7 à 78 ans et s’intéresse autant au corps qu’à l’esprit. Julien Cazier, fondateur du club Gracie Barra à Paris, était invité lors de l’atelier Achats Responsables et Réduction des Déchets de la Communauté sport et climat pour présenter son plan d’action environnemental.
Sa démarche se veut avant tout pragmatique : « ce projet, qui est encore en cours de réalisation, est né d’une volonté de résoudre des problèmes du quotidien. Au-delà de l’idéologie, nous avons voulu faire des économies et mettre en place une gestion plus efficace de nos locaux. »
Proposer des alternatives aux bouteilles plastiques, c’est possible !
Tout d’abord, alarmé par la quantité de bouteilles d’eau en plastique qui remplissait ses poubelles et qui demandait une logistique importante, le club a décidé de s’attaquer à ce premier défi en priorité. La première action a été d’arrêter la distribution de bouteilles d’eau, et donc de refuser tout contrat avec des sponsors de ce secteur. Dans un second temps, une fontaine d’eau servant de l’eau froide ou tempérée directement raccordée au réseau d’eau a été installée dans les salles d’entrainement. Les nombreuses gourdes qui remplissaient la caisse des objets trouvés ont été récupérées, lavées et mises à disposition des membres. Désormais, chacun peut en emprunter le temps de son entraînement avant de la remettre dans les bacs pour qu’elle soit ensuite lavée par le club ; une solution très pratique pour les sportifs qui n’ont plus à acheter de bouteille d’eau.
Vers des inscriptions dématérialisées
Ensuite, la question des inscriptions papier a été abordée. Faisant le constat que les informations partagées au moment des réinscription changeaient peu d’une année sur l’autre, et que les formulaires papiers occupaient de la place dans les bureaux, le club a décidé de passer à la digitalisation. Cette solution a permis de réduire de 80% le volume du papier utilisé par le club, représentant un gain de place et d’argent non négligeable.
Réutiliser l’eau pour lutter contre le gaspillage
Enfin, le club a cherché à lutter contre le gaspillage de l’eau. Un service de laverie pour les kimonos est proposé aux adhérents. Les kimonos sont lavés puis séchés au sèche-linge au sein de leur locaux. Le séchage est générateur de plusieurs dizaines de litres rejetés par la machine par jour. Plutôt que de les jeter, un système de récupération des eaux a été mis en place. Les quantités récupérées sont ainsi utilisées pour nettoyer les locaux. Un geste simple qui permet de faire baisser sa facture en eau et de préserver une ressource limitée. Enfin, le papier essuie-main, qui bouchait régulièrement les sanitaires, a été abandonné au profit de serviettes réutilisables.
La pédagogie, le meilleur allié d’une démarche environnementale
Le club s’est heurté à très peu de résistances à ces changements de la part de ses adhérents. Pour les différentes actions, et notamment la volonté de se passer des bouteilles plastiques, il a été choisi d’expliquer aux adhérents les raisons de ces changements pour gagner leur adhésion : « si vous expliquez votre démarche et les motivations, les membres ne peuvent que vous suivre ». Les professeurs sont devenus les ambassadeurs de ces bons gestes pour les relayer auprès des élèves. La communication – par mail et sur les réseaux sociaux - a été très importante pour que chacun se prenne au jeu.
Faire des compétiteurs les ambassadeurs de cette démarche
Pour porter leur message au-delà des salles d’entrainement, le club a ajouté une clause supplémentaire dans le contrat des compétiteurs pour les obliger à respecter les engagements du club lors des compétitions. Une bonne façon de faire connaitre les bonnes pratiques telles que l’utilisation d’une gourde réutilisable plutôt qu’une bouteille en plastique.
Un projet en évolution
Fort de ces premiers succès, Julien souhaite continuer à approfondir sa démarche. Il a récemment installé un bac à compost pour valoriser les 4 à 5kg de déchets humides produits par jour dans le club. Depuis peu, les kimonos usés sont donnés à des associations qui les distribuent dans des pays en développement pour promouvoir la pratique du Jiu Jitsu Brésilien. Son prochain chantier ? Faire disparaître les capsules à café jetables du club. Mais se heurtant à des résistances face aux cafetières à filtre, il est encore en cours de prospection pour trouver la solution le plus écologique et… la plus gustative !