Paris accélère sa transition vers une ville saine et durable avec son nouveau Plan Parisien Santé Environnement
Le Conseil de Paris a adopté en novembre 2024 son nouveau Plan Parisien Santé Environnement (PPSE 2). Il a pour ambition d’accélérer la mise en place de mesures favorisant la protection et l’amélioration de la santé des Parisiennes et Parisiens au travers d’un environnement urbain sain et résilient. Par la volonté de réduire les inégalités sociales et de fédérer un réseau d’acteurs autour de ces enjeux, ce plan se veut le plus inclusif possible et ouvre la voie à une transformation durable de la ville au bénéfice de toutes et tous.

Pourquoi un plan sur la santé environnementale ?
Notre santé dépend en grande partie de l’environnement dans lequel nous vivons. Pollution de l’air, qualité du logement, exposition à des substances nocives, alimentation, produits consommés, sont autant de facteurs environnementaux qui peuvent la menacer. D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les expositions néfastes tout au long de la vie sont à l’origine de 70 % des maladies non transmissibles, qui sont aujourd’hui la première cause de hausse de surmortalité.
Alors que les effets du changement climatique viennent aggraver les enjeux de santé environnementale, la Ville de Paris met en place des actions de protection de la santé des Parisiennes et Parisiens, pour améliorer le bien-être des individus et offrir un environnement propice à leur santé.
Entre 2015 et 2024, elle a mis en œuvre un premier Plan Parisien Santé Environnement , avec parmi les principaux résultats :
- Une baisse de 40 % de la concentration de dioxyde d’azote (NO2) dans l’air à Paris en 10 ans ;
- 1 140 interventions des Conseillers Médicaux en Environnement Intérieur réalisées dans les logements parisiens signalés comme à risque pour la santé entre 2016 et 2022 ;
- 95 % d’alimentation issue de l’agriculture biologique dans les crèches et 42 % dans les autres établissements (écoles, collèges, EHPAD…).
Un cadre commun pour les 15 prochaines années
Pour prendre la suite, le nouveau plan 2025-2040 a été élaboré autour d’un objectif central : continuer à réduire les expositions néfastes pour la santé, en portant une attention particulière à la réduction des inégalités sociales et territoriales.
Il repose sur un long travail de concertation auprès de divers acteurs et sur la prise en compte des connaissances scientifiques sur l’évolution des polluants. Exigeant dans son approche d’inclusivité, il repose sur le constat d’une double crise sociale et environnementale.
Pour cela, il propose 45 actions regroupées sous 11 thématiques :
- Agir ensemble ;
- Naître ;
- Grandir ;
- Bien vieillir ;
- Se nourrir ;
- Bouger ;
- Habiter ;
- Soigner ;
- Ville et santé planétaire ;
- Respirer dans un environnement sain ;
- Travailler à la Ville en bonne santé.
Celles-ci s’inscrivent en cohérence avec le Plan Climat, le Plan Local d’Urbanisme bioclimatique ou encore la Stratégie de Résilience de Paris, qui forment la stratégie globale de Paris en matière d’adaptation aux changements climatiques et de développement durable. Ce PPSE se veut également complémentaire des politiques de santé environnementale nationale (PNSE 4) et régionale (PRSE 4).
Bien vivre en ville
Un territoire favorable à la santé
Afin de limiter les effets d’un urbanisme dense et minéral, la Ville de Paris souhaite, dans la continuité du programme Villes-Santé de l’OMS, mettre la santé de toutes et tous au centre des projets d’aménagement en y intégrant les enjeux sanitaires et environnementaux.
L’urbanisme favorable à la santé, promu par l’OMS, vise à penser les projets d’urbanisme et d’aménagement selon leurs bénéfices pour le bien-être, la qualité de vie et l’environnement. Cette approche minimise l’exposition des populations aux facteurs de risque tels que la pollution atmosphérique, l’isolement ou encore les nuisances sonores pour favoriser des pratiques et des lieux favorables à une bonne santé.
Pour ce faire, le PPSE 2 engage une transformation de la capitale au travers d’actions telles que la promotion des mobilités douces, la réduction de la place de la voiture, des mesures régulières de la qualité de l’air, la végétalisation de l’espace public ou en agissant sur les sources d’exposition au bruit.
Parmi ces mesures, ce nouveau plan prévoit de poursuivre les évaluations d’impact sur la santé (EIS) afin de maximiser les bénéfices sanitaires des projets d’aménagement urbains. Cet outil permettra d’intégrer des recommandations vertueuses qui tiennent compte des besoins et des attentes des habitantes et habitants. Dans la poursuite d’actions déjà menées ces dernières années, des campagnes de mesures avant/après des polluants seront effectuées afin d’évaluer leur évolution.
– 25 %
Ces mesures ont permis de constater une réduction de 25 % de la concentration de dioxyde d’azote autour de l’école élémentaire Saint-Merri-Renard (4e arrondissement) entre 2021 et 2023, établissement faisant partie du projet « Rues aux écoles » de la Ville de Paris.

300
L’objectif de la Ville de Paris est d’atteindre 300 rues apaisées d’ici la fin de la mandature en 2026, soit la moitié des écoles maternelles et élémentaires.
Vivre dans un logement sain
L’habitat constitue un déterminant important de la santé, à travers la qualité du bâti, son emplacement ou encore son niveau de confort. Le PPSE 2 s’engage ainsi au développement de logements favorables à la santé.
Dans le cadre du PPSE 1, une Cellule Santé Habitat constituée de conseillères et conseillers médicaux en environnement intérieur (CMEI) a été créée pour réaliser des audits gratuits sur prescription médicale et proposer des solutions pour améliorer la qualité des logements détectés comme néfastes pour la santé.
Dans ce contexte, la Ville de Paris souhaite étendre son offre de services à un spectre de pathologies plus larges et mettre en place des interventions de prévention dans les quartiers défavorisés, où les risques environnementaux sont souvent plus élevés. Les actions de sensibilisation et de formation des professionnels seront renforcées et des recommandations seront formulées aux bailleurs sociaux et services de logement. Cette mesure vise ainsi à réduire les inégalités environnementales et sociales au travers de l’amélioration de la qualité de vie dans les logements.
La précarité énergétique affecte aussi la santé
Découvrez le dispositif SLIME piloté par la Ville de Paris et animé par l’Agence Parisienne du Climat.
Se rendre sur la pageGarantir une bonne santé tout au long de la vie
L’exposome correspond à l’ensemble des expositions environnementales auxquelles les individus sont soumis dès la conception et tout au long de la vie, via l’alimentation, l’air respiré, les rayonnements, l’environnement sonore mais aussi les comportements, l’environnement psychoaffectif ou encore socioéconomique ; l’ensemble de ces expositions ont un impact sur la santé.
Extrait du Plan Parisien Santé Environnement
La préservation de la santé des plus jeunes, une priorité de la Ville de Paris
Soucieuse de la santé infantile et des femmes enceintes, la Ville de Paris s’engage à mener des actions de protection de la santé, en insistant sur les « 1 000 premiers jours » de la vie des enfants. Autour de nombreuses initiatives de sensibilisation, de réduction des polluants du quotidien, de formation des parents et des professionnels, elle souhaite offrir un environnement sain aux plus vulnérables :
- Des formations et ateliers sur un environnement sain pour l’enfant seront proposés aux jeunes parents dans des éco-centres spécialisés et exempt de substances toxiques.
- Dans les crèches et écoles, des campagnes de mesure des polluants et d’amélioration de la qualité sanitaire et environnementale seront menées.
- L’alimentation bio dans les cantines sera étendue.
200
Objectif de plus de 200 cours oasis au total à Paris en 2025, ces aménagements portés par la Ville favorisent l’amélioration de l’environnement scolaire des enfants.
Assurer la protection de la santé des agentes et agents de la Ville de Paris
Consciente des enjeux sanitaires liés au travail dans un milieu urbain dense et pollué, la Ville de Paris accorde dans ce PPSE une attention particulière à ses agentes et agents. Elle s’engage à poursuivre les campagnes de sensibilisation et d’information sur le bien-être au travail et la santé, à développer une alimentation saine et durable en restauration collective ou encore à proposer un suivi médical régulier et approfondi pour les personnes exposées à des facteurs socio-économiques et environnementaux néfastes pour leur santé.
Favoriser une meilleure qualité de vie pour les séniors
Permettre de meilleures conditions de vie pour les personnes âgées fait partie des enjeux de ce plan inclusif. Afin de limiter les impacts des épisodes de canicule ou d’un habitat dégradé, le PPSE 2 souhaite améliorer le bien-être et lutter contre l’isolement des séniors au travers de la promotion de l’activité physique, de l’adaptation des quartiers au vieillissement de la population et de l’action contre la dénutrition.
D’autre part, la Ville a mis en place le dispositif REFLEX qui permet un suivi personnalisé des personnes vulnérables en cas d’événements exceptionnels, comme les canicules, et de lutter contre leur isolement.
L’approche One Heath (une seule santé)
Le PPSE 2 reprend l’’approche One Health. Elle consiste à reconnaître l’interdépendance entre santé humaine, animale et environnementale et ainsi d’établir des actions à visée de protection de la santé du vivant. Paris, en adoptant une approche moins anthropocentrée, souhaite mobiliser les acteurs de la Ville autour de ce concept en les incitant à développer des méthodes de travail interdisciplinaires. Il s’agira, par exemple, de lutter contre la propagation du moustique-tigre, espèce invasive pour l’humain et pour la biodiversité locale, les pollens allergisants en favorisant la diversité végétale, et d’interdire l’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces verts parisiens.
Développer une démocratie sanitaire, une approche participative de la santé environnementale
Afin de garantir l’efficacité de ses actions, le PPSE 2 proposé par la Ville de Paris s’engage à adopter une approche centrée sur la connaissance scientifique et la participation citoyenne, avec :
- Un baromètre parisien de la santé environnementale, qui sera mis en place afin de suivre l’évolution des connaissances et des pratiques des Parisiennes et des Parisiens sur le sujet.
- Un Conseil scientifique et citoyen, qui réunira experts, habitantes et habitants pour discuter des enjeux, des mesures et de l’évolution des connaissances sur la santé environnementale.
- Le Centre George Eastman, laboratoire d’analyse des polluants de l’environnement situé dans le 13e arrondissement, qui deviendra un lieu central de débat et de pédagogie sur la santé environnementale

Pour en savoir plus, consultez le site de la Ville de Paris
Le Plan Parisien Santé Envrionnement : pour une ville qui protège notre santé
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