Bâtiments
La construction d’un bâtiment, mais aussi et surtout l’utilisation qui en est faite (se chauffer, s’éclairer, utiliser des équipements et appareils électriques…) requièrent une quantité importante d’énergie, ce qui est à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du changement climatique. Pour faire de Paris une ville bas-carbone et du bien-être, l’éco-rénovation et la construction de bâtiments performants sont essentiels.
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Le bâtiment, un enjeu clé pour une ville bas-carbone
A Paris, le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) représente 80% des consommations d’énergie du territoire, et 20% des émissions de GES. Le secteur du bâtiment a des conséquences directes sur la qualité de l’air, car après le transport il est la seconde source de pollution à travers le chauffage au fioul. Diminuer les consommations d’énergie permet également de lutter contre les situations de précarité énergétique qui touchent les Parisiens les plus modestes.
Une rénovation massive des bâtiments existants
La Ville de Paris a pour ambition de réduire d’1/3 la consommation d’énergie pour 2030, et de 50% d’ici 2050. Pour cela le nouveau Plan Climat prévoit des rénovations massives des copropriétés, des logements sociaux et du tertiaire.
Des copropriétés économes en énergie
Les copropriétés sont un enjeu important pour la transition énergétique de Paris car la ville est majoritairement composée d’appartements, organisés en copropriété, plutôt que de logements individuels. La rénovation énergétique des copropriétés est donc nécessaire pour atteindre l’objectif de 2050 et implique un rythme de 40 000 rénovations par an.
A l’échelle de l’immeuble, la rénovation permet de réduire les charges de copropriété et de gagner en confort été comme hiver. Ces travaux, réalisés sur différents postes de la copropriété (type de chauffage, d’éclairage, toiture, pignons, menuiseries…), sont plus performants que les travaux réalisés à l’échelle d’un domicile.
Ces rénovations devront permettre de réduire de 50% les consommations énergétiques des logements à partir de 2030. Pour les rénovations lourdes, l’objectif de performance maximum est de 80KWh/m²/an.
D’ici 2030, les ménages parisiens seront incités à remplacer les systèmes de chauffage central alimentés au fioul par des modes d’alimentation moins émetteurs de GES dans un objectif d’amélioration de la qualité de l’air.
Rénovation thermique par l’extérieur à Paris / © Reanova - Lair et Roynette
L’Agence Parisienne du Climat, guichet unique de la rénovation énergétique à Paris et Point Rénovation Info Service accompagne depuis 2011 les copropriétaires qui souhaitent s’engager dans des travaux de rénovation énergétique, de manière neutre et gratuite. Elle est également partenaire du programme Eco-rénovons Paris de la Ville de Paris qui offre un accompagnement afin de réduire la consommation d’énergie et lutter contre la précarité énergétique. Les syndics seront également incités à s’impliquer dans les démarches de rénovation énergétique des copropriétés.
La plateforme gratuite et indépendante CoachCopro ® de l’Agence Parisienne du Climat est aussi là pour faciliter la rénovation énergétique des copropriétés. Au-delà d’un centre de ressources complet (aspects financiers, réglementaires, méthodologiques) qui permet d’outiller copropriétaires et les syndics dans la réussite de leur projet, les conseillers éco-rénovation assurent un suivi personnalisé des projets et une aide en cas de besoin.
Actuellement, ce sont 87 409 logements parisiens qui sont engagés dans une démarche d’efficacité énergétique et suivis par la plateforme CoachCopro ®. La plateforme est déployée simultanément en métropole sur les territoires de l’Ouest et de l’Est parisien (Grand Paris Seine Ouest, Est Ensemble). Enfin, le CoachCopro ® est également opérationnel sur 22 territoires à l’échelle nationale.
Vidéo : Quelles sont les bénéfices de l’éco-rénovation ?
Pour atteindre son objectif de rénovation, la Ville souhaite faire évoluer le cadre réglementaire, dans le cadre de la loi TECV, vers une obligation effective de rénovation des bâtiments. D’abord ceux de classe énergétique F et G d’ici 2030 et de classe D et E d’ici 2040.
La Ville de Paris encourage le tiers financement. Ce dispositif correspond à une offre d’accompagnement globale de rénovation énergétique par un tiers : celui-ci réalise l’investissement de la rénovation, et sera remboursé par un « loyer » versé par le client, inférieur aux économies d’énergies consécutives à la rénovation. Par exemple, la SEM énergie Posit’If, dont la Ville de Paris est actionnaire aux côtés d’autres collectivités franciliennes, distribue ses tiers financements aux copropriétés depuis 2017. Un fonds public opérationnel de financement énergétique sera également discuté par la Ville et la Métropole pour permettre un financement direct aux particuliers. Les conseillers énergie (lien) de l’Agence Parisienne du Climat se tiennent également à disposition des propriétaires parisiens pour tout conseil relatif au financement d’éco-rénovations.
Eco-rénovation du parc des bailleurs sociaux
En janvier 2016, il y avait 230 000 logements sociaux à Paris, ce qui représente à peu près 19% des logements parisiens. Le parc des bailleurs sociaux est donc un secteur prioritaire de la rénovation que la Ville de Paris continuera de soutenir. L’ambition du nouveau Plan Climat est d’ici 2030 une réduction de 35% de la consommation d’énergie, et 50% d’ici 2050. La Ville continuera à financer des rénovations à hauteur de 4500 logements par an avec une augmentation à 5 000 par an dès 2020.
Le secteur tertiaire
Le tertiaire représentait 60 millions de m² en 2016, et sa consommation énergétique s’élevait à 51% du territoire en 2014, plus que le secteur résidentiel qui représentait 44% de la consommation énergétique du territoire. Le tertiaire représente donc un enjeu majeur pour l’objectif rénovation de 2050. De plus, plusieurs entreprises peuvent être regroupées au sein de mêmes locaux. Certaines entreprises bénéficieront de la dynamique du dispositif Paris Action Climat, tandis que pour le petit tertiaire, la Ville mettra en place un programme d’accompagnement des travaux de rénovation à partir de 2020.
Pour être exemplaire en la matière, la Ville de Paris compte réduire de 40% les consommations énergétiques de l’ensemble de son parc d’ici 2030. Par exemple, parmi ses bâtiments les plus énergivores on compte 300 écoles, 40 collèges et 15 piscines qui nécessitent une rénovation.
Vers des bâtiments neufs et performants
Si Paris, ville déjà très dense, offre peu d’espace pour les constructions neuves, celles-ci doivent être performantes. Les nouvelles constructions sobres en carbone et résilientes que l’on construit aujourd’hui sont un gage pour l’avenir car ils auront des impacts sur de nombreuses décennies. C’est donc aujourd’hui que se construit le Paris de demain.
Pour garantir des constructions visant la neutralité carbone dès 2018, la Ville Paris s’appuiera sur le cadre réglementaire, l’excellence environnementale ou encore l’innovation.
Dès 2018, les constructions devront viser une consommation de 50kWhep/m²SP/an, les niveaux d’exigence Energie 3 et Carbone 1 du référentiel E+C-, et viser la neutralité énergétique, ainsi que l’utilisation d’une part importante d’énergies renouvelables ou de récupération. L’objectif est d’atteindre un approvisionnement à 60% en 2030, et 100 % pour 2050. Aussi, la Ville cherchera à encouragera l’évolution de la réglementation vers l’intégration du critère de l’empreinte carbone du bâtiment et la prise en compte de critères d’usage et de confort (qualité de l’air, acoustique, confort d’hiver et d’été).
Les modes de vie évoluant rapidement, le Nouveau Plan Climat préconise de repenser les usages des bâtiments. Afin d’accueillir plusieurs fonctions au sein d’un même édifice, les nouvelles constructions devront être réversibles et flexibles, dans le but d’éviter des rénovations et réhabilitations futures émettrices de GES. D’ici 2030, l’objectif est que 30% des bureaux soient réversibles, vers 50% en 2050. Afin de diffuser la démarche, permettre l’innovation, Paris&Co, agence de développement économique et d’innovation de Paris, travaillera en partenariat avec la Ville de Paris et lancera des appels à projets.
Lutter contre la précarité énergétique
Agir pour le climat dans le secteur du bâtiment permet parallèlement d’œuvrer pour le portefeuille des Parisiens et notamment des plus fragiles. La précarité énergétique touche 77 000 ménages à Paris – c’est-à-dire que ces Parisiens ont des difficultés à régler leurs factures énergétiques. Il existe plusieurs causes : un manque de ressources, un logement mal isolé, ou encore des équipements électroménagers non performants…
L’Agence Parisienne du Climat propose des ateliers collectifs éco-gestes afin de présenter aux Parisiens des astuces et bonnes pratiques pour réduire leur consommation d’énergie et donc leurs factures. Ces ateliers permettent aux ménages de mieux comprendre leurs consommations et leurs factures d’eau et d’énergie, tout en optimisant l’entretien de leurs équipements et de leur bâti.
Le nouveau Plan Climat établira en 2020 un Pacte territorial de lutte contre la précarité énergétique, visant à la réduire de 20%. Ce pacte pourrait être accompagné d’aide financières spécifiques, avec un fonds social d’aide aux travaux de maîtrise de l’énergie.