Mobilité

Le transport à Paris est la première source d’émissions de gaz à effet de serre, de pollution atmosphérique et de nuisances sonores. Le Plan Climat cherche à développer des mobilités respectueuses de l’environnement, de la qualité de l’air et de la santé des parisiens, aussi bien pour le transport de personnes que de marchandises.

Vous êtes ici

Publié le 12 juin 2023
par Agence Parisienne du Climat

De nouvelles pratiques de mobilité

Faire de Paris une ville bas-carbone implique d’accompagner les Parisiens vers de nouvelles pratiques de mobilité. Le transport est un enjeu déterminant pour la transition écologique de Paris car il représente 1/4 des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique. C’est aussi un défi sanitaire essentiel : on compte chaque année à Paris environ 2500 décès liés à la pollution atmosphérique, en grande partie générée par le trafic routier. Enfin, les transports routiers, ferroviaires ou aériens génèrent du bruit, qui est aussi une forme de pollution en ville.

Pour répondre à ces enjeux et en accord avec le Plan Climat national - qui prévoit une sortie des véhicules thermiques à l’horizon 2040 - le nouveau Plan Climat de Paris prévoit deux objectifs emblématiques ambitieux : une sortie définitive des véhicules diesel pour 2024, et des véhicules essence d’ici 2030. Paris n’est pas la seule capitale à prendre de tels engagements : Oslo interdit depuis janvier 2018 les voitures diesel dans son centre-ville, et Amsterdam prévoit la sortie d’ici 2030 les voitures diesel et essence.

Pour accompagner ces évolutions, le Plan Climat de Paris prévoit de nombreuses mesures pour permettre aux Parisiens de se déplacer plus durablement.   

L’espace public rendu aux mobilités douces

La Ville de Paris compte faire de Paris une ville piétonne et cyclable. En effet, les mobilités actives (marche, vélo, trottinette, …) présentent des avantages pour l’environnement (non polluantes), et préserve la santé des Parisiens car elles correspondent à une activité physique. La Ville de Paris réaffirme dans ce nouveau Plan Climat son désir de mettre le trajet à pied et le vélo au cœur de la mobilité quotidienne. Voici quelques mesures qui visent à renforcer la place de ces mobilités douces :

  • La Stratégie Paris Piéton adoptée en 2017 a pour objectif de favoriser les aménagements piétons et mettre la marche à pied à l’honneur.
  • Le dispositif Paris Respire, consiste à offrir aux Parisiennes et Parisiens des espaces de respiration fermés à la circulation tous les dimanches et jours fériés. Vous pouvez consultez ici les horaires et les quartiers concernés.
  • La journée sans voiture prouve depuis 2015 son impact positif sur la qualité de vie des Parisiennes et Parisiens. L’espace est rendu aux mobilités actives, les nuisances sonores ont été presque divisées par deux et la pollution de l’air a été réduite de 25% lors de l’édition de 2017. La Ville de Paris travaillera avec les communes métropolitaines pour que les prochaines éditions prennent place sur un territoire plus étendu. 

Journée sans voiture Paris édition 2016
​Journée sans voiture à Paris, édition 2016

Une capitale 100% cyclable d’ici 2020 ? Tel est le souhait de la Ville de Paris qui, depuis 2015 avec le Plan Vélo, se donne les moyens de soutenir le développement de cette mobilité à la fois écologique et économique. Le nouveau Plan Climat prévoit :

  • L’aménagement de nouvelles pistes cyclables. Vous pouvez consulter le schéma du Plan Vélo ici.
  • 10 000 nouvelles places de stationnement, dans des box sécurisés, près des gares, et près des équipements en particulier. Vous pouvez déjà consultez la carte des stationnements pour vélo ici.
  • L’abaissement de la vitesse de circulations à 30km/h maximum hors grands axes
  • De nouveaux services à vélo seront développés : par exemple la location de vélo-cargo, un service vélo en entreprise, ou encore des ateliers d’autoréparation.
  • L’embarquement des vélos dans les trains et RER.
  • L’apprentissage du vélo en ville pour les jeunes parisiens avant la fin de l’école primaire d’ici 2025.​

Vélo cargo électrique
Vélo cargo électrique

Lorsque c’est possible, la Ville compte développer des alternatives aux déplacements contraints. Par exemple, le télétravail permet de limiter les déplacements quotidiens domicile-travail. Le nouveau Plan Climat prévoit le développement de lieux de télétravail avec la création de tiers lieux dans des bâtiments publics et immeubles privés. Ce dispositif est déjà expérimenté par les agents de la Ville de Paris depuis 2016, avec le dispositif Burolib’, qui sera étendu d’ici 2030.

Réduire la présence des véhicules polluants dans la ville

Redonner de l’espace aux piétons et aux cyclistes est synonyme de réduction de la pollution atmosphérique donc d’une meilleure qualité de l’air. Cette préoccupation est très présente dans le nouveau Plan Climat, qui y dédie désormais tout un volet.

Sortir les véhicules polluants de Paris intramuros

Depuis janvier 2017, Paris a mis en place une de Zone de Circulation Restreinte (ZCR) visant à réduire l’accès au centre-ville par les voitures les plus polluantes. La vignette Crit’Air est utilisée pour indiquer le niveau de pollution des véhicules. Les critères qui autorisent certaines classes de véhicules à circuler évolueront petit à petit pour atteindre progressivement l’objectif de sortie du diesel en 2024, puis le zéro essence en 2030. La Ville souhaiterait s’accorder avec la Métropole du Grand Paris afin d’étendre cette zone à l’échelle métropolitaine dans une logique de partenariat territorial.

Des mesures incitatives sont aussi envisagées dans le nouveau Plan Climat, comme la possibilité à partir de 2020 d’une différenciation du prix du stationnement : les véhicules les plus polluants payeront plus cher leur stationnement, en fonction de leur vignette Crit’Air.

La Ville accompagne aussi financièrement les parisiens abandonnant leur ancien véhicule polluant pour une mobilité plus propre ; par exemple à travers une aide pour l’achat d’un deux roues électrique ou l’installation de bornes de recharge et d’abris vélo dans les copropriétés. La Métropole du Grand Paris subventionne l’achat d’une voiture électrique, hybride rechargeable ou hydrogène, neuve ou d’occasion à travers le dispositif Métropole Roule Propre.

Vers une mobilité partagée et des transports en commun décarbonés

Diminuer la place de la voiture en ville, c’est faire en sorte que chaque véhicule soit utilisé plus intelligemment. Les mobilités partagées sont un moyen de rendre la ville plus respirable tout en permettant aux Parisiens de faire des économies significatives : covoiturage, autopartage, taxi collectif… Le Plan Climat prévoit d’ici 2020 d’augmenter les places de stationnement réservées à l’autopartage ou la possibilité de réserver tout ou partie de la voie de gauche du périphérique aux voitures d’au moins 2 occupants.

Les transports en commun sont au centre de la mobilité durable à Paris. Le Grand Paris Express facilitera l’abandon de la voiture individuelle pour de nombreux métropolitains. Pour faciliter l’intermodalité, la Ville plaidera auprès d’Île de France Mobilités, le syndicat des transports d’Île de France, pour le développement d’ici 2020 d’un titre de mobilité unique. Celui-ci pourrait combiner les transports en communs, les services d’autopartage, Vélib, et éventuellement d’autres services tels que covoiturage, taxi…
Les objectifs zéro diésel en 2024 et zéro essence en 2030 s’appliquent aussi aux transports en commun. La Ville de Paris soutiendra par exemple le renouvellement de la flotte bus vers l’électrique. Elle compte aussi mettre en place des lignes de bus à haut niveau de service (LHNS), prévues pour être rapides, régulières et en site propre. Une telle ligne sera par exemple mise en place sur les quais hauts de la Seine.   

Enfin, le transport fluvial sera lui aussi investi pour mettre en place d’ici 2030 des navettes fluviales à motorisation propre.

Bus électrique Paris
Généralisation des lignes de bus à haut niveau de service (LHNS) dans Paris ​

Vers une logistique bas-carbone en Ile-De-France

Environ 20% des véhicules en circulation à Paris sont dédiés au transport de marchandises. Ces véhicules sont sources de difficultés de circulation, de bruit et de pollution. De plus, le dernier kilomètre de livraison est généralement le plus coûteux pour les entreprises. Le nouveau Plan Climat prévoit ainsi de rapprocher les plateformes de logistiques des espaces de consommation :

  • Construction de 5 plateformes logistiques multimodales au cœur de la ville et dans les territoires de la Métropole d’ici 2030. Par exemple sur le modèle de la nouvelle plateforme Chapelle Internationale au nord de Paris, qui concilie à la fois les activités économiques, le logement et la logistique.

Plateforme logistique Chapelle Internationale Paris
Plateforme logistique Chapelle Internationale

  • Développement de nouveaux Espaces Logistiques Urbains (ELU) dans Paris d’ici 2030 afin de créer des réseaux de logistiques au cœur de Paris et proche des clients finaux, impliquant le développement du réseau ferroviaire.
  • Développement du fret fluvial pour le transport de marchandises comme alternative au fret routier, moins écologique. Le développement de moteurs propres pour les péniches sera aussi étudié.

Le transport de marchandises par voie fluvial
Développer le fret fluvial qui émet 2,5 fois moins de CO2

  • Développement du fret routier bas-carbone avec la mise en place d’ici 2030 d’une tarification kilométrique incitative pour les poids lourds circulant en Ile-de-France, qui dépendra du type de véhicule et des kilomètres parcourus. La ville créera dans la même idée un Label « transporteur propre » pour les entreprises proposant des livraisons bas-carbone.
  • Création de places de stationnement destinées aux services médicaux et d’aide à la personne, mais aussi aux livraisons et service de dépannage. D’ici 2024, la ville envisage également un système de stationnement Prolib’, réseau de places réservables en ligne et donnant un accès prioritaire aux véhicules bas-carbone.

 

En savoir plus 

Actualités