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Dispositif Mobilib'

L’autopartage à Paris : une option de mobilité moins carbonée

Mobilité
ParticulierProfessionnel
Publié le 07 mai 2020
par Agence Parisienne du Climat

La ville de Paris compte près de 3 000 véhicules en autopartage en avril 2020. Ces formes de mobilité offrent une alternative aux Parisien·ne·s à l’utilisation d’un véhicule individuel et participent à la démotorisation de la capitale. Si nous ne pouvons actuellement pas profiter de ces services pour cause de confinement, il s’agit néanmoins d’un bon moment pour repenser nos habitudes de déplacement et nous diriger vers des options plus durables. 

Afin d’en savoir plus sur ces nouveaux services, nous avons interrogé Natalia Ciciarello de l’Agence de la Mobilité de la Ville de Paris ainsi que deux des opérateurs d’autopartage en boucle présents sur le territoire dans le cadre du dispositif Mobilib’.  

Qu’est-ce que l’autopartage ?

L’autopartage est défini par l’article L.1231-14 du code des transports comme : « la mise en commun d’un véhicule ou d’une flotte de véhicules de transport terrestre à moteur au profit d’utilisateurs abonnés ou habilités par l’organisme ou la personne gestionnaire des véhicules. Chaque abonné ou utilisateur habilité peut accéder à un véhicule sans conducteur pour le trajet de son choix et pour une durée limitée. »*

En Europe, ces services de mobilité sont déployés dans plus de 800 villes.

L’autopartage à Paris et ses différents usages

Deux modes d’autopartage cohabitent actuellement dans la capitale, avec pour chacun des spécificités et des usages propres.

L’autopartage en boucle

  • Principe : il permet de réserver un véhicule à un point A et de le rapporter au même point A en fin d’utilisation.
  • Usages : il répond à des besoins de déplacements de longue durée (de type demi-journée ou journée) et constitue une alternative pour aller voir des amis ou de la famille en proche banlieue, partir en weekend, effectuer des achats encombrants… En moyenne, les utilisateur·rice·s font appel à ces services 3 fois par mois. Une réservation préalable est nécessaire.
  • Concurrents : il s’agit principalement d’une alternative aux trajets réalisés en véhicule personnel lorsque peu de solutions existent. Il peut entrer en concurrence avec certains trajets réalisés en train, en covoiturage ou en car.
  • Les offres privées disponibles à Paris en 2020 grâce au dispositif Mobilib’ :
    • 5 opérateurs ayant signé des conventions d’occupation du domaine public avec la Ville de Paris : Ubeeqo, Communauto, ADA, Getaround, Clem.
    • 1 452 véhicules disponibles sur des places dédiées en voirie (dont 280 en cours de déploiement pour des véhicules utilitaires) : chaque véhicule est rattaché à une place dédiée.
    • Motorisation : 66% électrique et rechargeable, 17 % hybride et 17 % thermique pour répondre à tout type de location.
    • 81 % de véhicules pour le transport de personnes et 19 % de véhicules utilitaires.

 

 Ville de Paris

Sticker Mobilib› : collé sur la vitre arrière, il permet d’identifier que le véhicule fait bien partie du dispositif Mobilib›.

L’autopartage en trace directe ou free floating

  • Principe : il permet de prendre un véhicule à un point A et de le déposer à un point B, offrant une plus grande liberté aux utilisateurs.
  • Usage : il répond à un besoin plus spontané, principalement pour des trajets courts et réguliers (rentrer de soirée en famille, déposer ses grands-parents, aller au travail…). En moyenne, on compte 3 usages par semaine pour les utilisateurs de ce service pour une durée d’environ 40 minutes par trajet.
  • Concurrents : ces trajets peuvent se réaliser à Paris souvent en transports en commun, VTC ou via les offres de micro-mobilités disponibles (vélo, vélo électrique, scooter ou trottinettes électrique).
  • Les offres privées disponibles à Paris en 2020 :
    • 3 opérateurs : Free2Move, Zity (anciennement Moov’in Paris) et Share now.
    • 1795 véhicules pour le transport de personnes, avec des modèles différents selon chaque opérateur.
    • Chaque entreprise propose des conditions de service, de tarification et de recharge différente.

L’autopartage en boucle, la solution la plus pertinente pour démotoriser les ménages

Selon les récentes études réalisées, « l’autopartage en boucle remplace entre 5 et 8 voitures personnelles, avec des usagers qui déclarent une réduction de 45 % des km parcourus en voiture »** .  De l’autre côté, « un véhicule en trace directe remplace 3 voitures particulières, avec des usagers qui déclarent diminuer de 11 % les km parcourus en voiture  »***.  L’autopartage en  trace directe (free-floating) reste donc une solution intéressante pour attirer de nouveaux usagers, faire évoluer les comportements des usager.ère.s, pour désengorger les transports en communs à certains moments et donner une alternative lorsque l’offre est moins attractive, par exemple en soirée.

L’autopartage en boucle remplace entre 5 et 8 voitures personnelles, avec des usagers qui déclarent une réduction de 45 % des km parcourus en voiture.  

Mobilib’, un dispositif pour développer l’autopartage en boucle

Le dispositif Mobilib’, propose des places réservées dans des stations en voirie afin de faciliter la mise à disposition et le retour des véhicules d’autopartage en boucle. Depuis 2019, le nombre de places disponibles est de près de 1 200, avec :

  • 500 places dédiées aux véhicules thermiques ou hybrides ;
  • Près de 700 places dédiées aux véhicules électriques et rechargeables. Pour cela, une partie des anciennes bornes du service Autolib’ a été réaffectée.

Un travail d’analyse a été réalisé préalablement afin d’optimiser la localisation des places dans les quartiers résidentiels et près des stations de métro, avec pour objectif de favoriser l’intermodalité.

En savoir plus sur Mobilib’

 

Emplacement Mobilib'

Bornes de recharge électrique du dispositif Mobilib› (ici sous licence Ubeeqo) - Crédit : Ville de Paris

Emplacement Mobilib'

Panneau signalant un emplacement réservé Mobilib› - Crédit : Communauto

Des véhicules utilitaires bientôt disponibles dans le cadre du dispositif Mobilib’

Deux opérateurs ont été retenus à l’issu d’un appel à candidatures pour 280 places de stationnement, il s’agit de Clem et Ubeeqo. Cette offre vise à répondre aux besoins professionnels en matière de logistique urbaine, notamment ceux des commerçants et des artisans, mais les véhicules utilitaires pourront également être utilisés par des particuliers (pour des déménagements par exemple). Les motorisations des véhicules seront électriques ou hybrides rechargeables, avec un déploiement prévu par les opérateurs en 2020 dès la fin de la période de confinement.

Des véhicules plus propres afin de limiter l’impact sur la qualité de l’air 

À Paris, les 5 opérateurs d’autopartage en boucle proposent des véhicules propres présentant les vignettes Crit’Air ou Crit’Air 1 et peu énergivores (Classe Énergie A, B ou C), afin d’avoir le moins d’impact possible sur la qualité de l’air et sur le réchauffement climatique. Les véhicules mis en service sont électriques, hybrides ou thermiques. Ces derniers sont autorisés notamment car les voitures électriques ne répondent pas toujours à un usage longue durée (distances limitées et temps de recharge qui restent longs).

Vignette CRIT'AIR

Les différentes vignettes Crit’Air 

Focus sur 2 des opérateurs d’autopartage à Paris

Il existe 5 opérateurs à Paris : Ubeeqo, Communauto, ADA, Getaround, Clem. Ci-dessous un focus sur deux d’entre eux : Communauto, acteur historique de l’autopartage à Paris, et Ubeeqo qui possède une importante flotte de véhicules. 

Communauto

Communauto est le 1er acteur d’autopartage en boucle à s’être implanté dans la capitale. Il a récemment reçu le label « autopartage » d’Île-de-France mobilités, qui permet de garantir à l’ensemble des utilisateurs un socle commun de prestations. Chez Communauto, la flotte actuelle est de 212 véhicules à Paris dont 160 véhicules hybrides garés en voirie (sous Mobilib’). Le service est disponible intra-muros et dans certaines communes de la petite couronne de Paris : Levallois, Boulogne-Billancourt, Montreuil… Les tarifs sont calculés sur la base du temps et des kilomètres parcourus, l’objectif étant d’avoir des tarifs au plus juste par rapport à l’usage des utilisateur·rice·s.

En savoir plus sur l’offre de Communauto

En savoir plus sur le label « Autopartage » d’Île-de-France Mobilités

Véhicule Communauto

Véhicule Communauto garé sur une place du dispositif Mobilib› - Crédit : Communauto

Ubeeqo

Ubeeqo propose des véhicules électriques, hybrides rechargeables et des véhicules thermiques, avec une flotte d’environ 1 000 véhicules sur Paris et la petite couronne (Boulogne-Billancourt, Vincennes, Neuilly…). Les tarifs de l’opérateur sont calculés sur la base de la durée de location et sur le kilométrage parcouru, avec des véhicules qui peuvent être loués à partir d’une heure et jusqu’à un mois. Les 30 premiers kilomètres sont gratuits et les suivants sont payants. Au-delà de l’attention portée au choix des véhicules, l’opérateur a mis en place des actions afin de limiter l’impact carbone de son activité : par exemple le nettoyage des véhicules se fait sans eau et avec des produits biologiques.

En savoir plus sur l’offre d’Ubeeqo 

Véhicule Ubeeqo

Véhicule Ubeeqo garé sur une place du dispositif Mobilib› - Crédit photo : Ubeeqo

Pour conclure, l’autopartage est un nouveau mode de transport qui présente déjà de nombreux avantages :

  • pour les usager·ère·s : il est plus pratique et moins coûteux (frais de parking, d’entretien et d’assurance moins élevés) ;
  • pour les collectivités : il permet un gain de place en voirie et d’avoir un parc de véhicules moins polluants.

Il vient ainsi compléter l’offre de transports alternatifs de la capitale, en complément des moyens de mobilité active que sont la marche à pieds, le vélo ou encore la trottinette (non électrique). 

 

Sources :

Source : Ministère de la Transition écologique et solidaire  

** 6t-Bureau de recherche. 2016 - Enquête Nationale sur l’Autopartage – ADEME - Édition 2016  et 6t-Bureau de recherche. 2019 - Enquête Nationale sur l’Autopartage – ADEME -  Édition 2019

***6t-Bureau de recherche. 2014. Enquête sur l’autopartage en trace directe - Rapport final. ADEME.

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