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Rénovation : les questions fréquentes ©hanohiki Adobe Stock

Rénovation énergétique des logements : les réponses à vos questions

Précarité énergétiqueCopropriétéEconomies d'énergie
Particulier
Publié le 23 décembre 2022
par Matthias Sanchez

Avec l’augmentation du prix de l’énergie et les nouvelles réglementations, vous êtes de plus en plus nombreux·ses à vouloir réaliser une rénovation énergétique de votre logement ou du bien que vous louez. Dans cet article, nous revenons sur les questions les plus fréquentes que nous recevons lors de nos permanences France Rénov.

Les questions les plus récurrentes que nous recevons dernièrement portent sur le DPE (diagnostic de performance énergétique). Avec les nouvelles lois en vigueur, si celui-ci présente une étiquettes énergétique en F ou G, vous allez rencontrer de plus en plus de difficultés pour louer votre bien dans le futur. Afin d’améliorer son étiquette énergétique, quelles sont les actions à mettre en place ?

Je souhaite changer mes fenêtres, que faire ?

Comprendre et traduire la performance thermique

Avant de vouloir changer ses fenêtres, il est important de comprendre et traduire la performance thermique. 

Pour cela, nous vous invitons à regarder deux caractéristiques : le coefficient de transmission thermique de votre menuiserie (noté Uw) et le facteur solaire (noté Sw) : 

  • Le coefficient Uw, en W/ (m².K) définit la performance de l’isolation thermique de votre fenêtre. Ainsi, plus le coefficient Uw est faible, meilleure sera l’isolation et donc meilleure sera la performance de votre paroi vitrée.
  • Le facteur solaire, défini par les coefficients Sw ou FS, est un nombre sans unité qui définit la capacité de votre fenêtre à transmettre la chaleur d’origine solaire à l’intérieur de votre local. Ainsi, plus le coefficient Sw est élevé, plus votre fenêtre laissera passer l’énergie solaire.

La performance phonique peut également être indiquée sur le devis fournis par l’entreprise. Pour cela il faut regarder le coefficient d’isolation phonique (Rw) exprimé en Db. Plus celui-ci est élevé, plus l’isolation phonique augmente :

  • En général, le coefficient Rw se situe autour de 30 Db. Avec des vitrages plus performants (double vitrage dissymétrique avec 2 vitres aux épaisseurs différentes) on peut atteindre des valeurs jusqu’à 50 Db. Si vous souhaitez donc maximiser le confort acoustique, pensez aux vitrages asymétriques.
  • Pour la performance phonique vous pouvez aussi demander de faire apparaître la classe du label Acotherm sur le devis (performance croissante de Ac1 à Ac4).

A noter, les performances acoustiques, comme les performances thermiques, dépendent aussi beaucoup de la qualité de pose (joint d’étanchéité entre le bâti et le châssis indispensable).

Comme indiqué précédemment, c’est cette performance qui vous fera gagner en confort et en économies d’énergie. Ces travaux doivent s’accompagner d’une reprise de la ventilation de l’appartement.

Enfin, il faut vérifier à l’aide d’un DPE ou d’un audit énergétique si le changement de fenêtres est suffisant pour atteindre une meilleure classe énergétique. Si la majorité des déperditions de chaleur se font par les murs, changer les fenêtres sera loin d’être suffisant pour sortir de la catégorie «passoire thermique». Une rénovation globale doit être alors envisagée.

S’assurer de la faisabilité urbanistique

Plusieurs démarches sont à entreprendre lorsque vous décidez de changer vos menuiseries (sur cour ou sur rue) même s’il s’agit de travaux en parties privatives.

Avant tout dépôt de demande d’autorisation d’urbanisme il est préférable de pouvoir présenter aux interlocuteurs décisionnaires (Urbanisme et ABF le cas échéant) quelques photomontages afin que ces derniers apprécient le rendu et vous délivrent un avis de principe : oui/non ou oui avec des prescriptions. Cette phase s’appelle la faisabilité urbanistique.

Les contacts des interlocuteurs décisionnaires :

Essayez de présenter un maximum d’éléments graphiques afin que l’instruction puisse se représenter les éléments. Je vous invite à favoriser le maintien des matériaux d’origine (menuiserie bois si bois etc…) tel que le règlement de copropriété pourrait l’indiquer.

Pour résumer, nous vous invitons donc à :

  • Consulter des entreprises qualifiées afin d’éditer des devis détaillés, en formulant clairement le niveau de performance que vous attendez. Ce dernier doit correspondre aux préconisations établies plus haut. Vous trouverez ces professionnel·les qualifié·es sur l’annuaire des professionnel·les CoachCopro ou sur le site France Rénov’.
  • Obtenir les autorisations d’urbanisme (dans la majorité des cas il s’agira d’une déclaration préalable) ainsi que l’aval de la copropriété en tenant compte du règlement de cette dernière.
  • Suivre et réceptionner le chantier. Il est important d’avoir un regard sur la pose des fenêtres, pour corriger, si besoin, d’éventuels défauts dès la phase travaux. Nous vous conseillons de ne payer le solde de la facture qu’après avoir levé toute·s éventuelle·s réserve·s sur le procès-verbal de réception de travaux, obligatoire. Celui-ci est aussi fondamental parce qu’il déclenche le temps des garanties, à savoir pour les fenêtres, la garantie de parfait achèvement, qui dure un an après réception.

Je souhaite isoler mon logement : quel isolant choisir ? 

Du côté de l’isolation, la caractéristique à garder en tête sera la résistance thermique. Pour la calculer vous aurez besoin de la conductivité thermique (noté λ lambda) ainsi que de l’épaisseur de l’isolant.

La résistance thermique est habituellement indiquée par la lettre R et exprimée en m².K/W (Kelvin par Watt). Elle informe sur la capacité de l’isolant thermique à résister au froid et à la chaleur : plus la résistance thermique est élevée, plus l’isolant est efficace.

Pour obtenir la donnée R, il faut diviser l’épaisseur de l’isolant thermique (exprimée en mètres) par la conductivité thermique du matériau (la donnée lambda).

En fonction de la partie de votre logement que vous souhaitez isoler, une résistance thermique minimum est conseillée pour obtenir des aides et pour obtenir une bonne note sur le DPE :

  • Murs en façade ou en pignon R ≥ 3,7 m².k/w
  • Toitures terrasses R ≥ 4,5 m².k/w
  • Rampants de toitures, plafonds de combles R ≥ 6 m².k/w
  • Combles perdues R ≥ 7 m².k/w

Attention, tous les isolants ne sont pas adaptés à toutes les situations, en particulier dans le bâti ancien. L’erreur la plus fréquente est d’employer un isolant complètement imperméable qui va faire moisir le mur et les poutres. Il est vivement recommandé de faire appel à des professionnels qualifiés ou à la littérature spécifique sur ce sujet !

En plus de vous protéger du froid en hiver, l’isolation permet également de réduire la température du logement en été, en particulier en utilisant un isolant avec un bon déphasage. 

Le déphasage thermique correspond au temps que va mettre la chaleur pour pénétrer à l’intérieur d’un bâtiment. Selon le matériau et l’isolant utilisés, le déphasage peut être très court, comme s’étendre sur plusieurs heures. Plus celui-ci est long, meilleur sera le confort d’été. Les matériaux biosourcés sont particulièrement efficaces sur ce point.

Vous pouvez retrouver le comparatif global des différents isolants dans ce document. 

J’ai des problèmes d’humidité, que faire ?

Un logement doit toujours être ventilé pour éviter les problèmes de santé des occupant·es et éviter la moisissure des murs. Il est indispensable d’amener de l’air neuf dans les pièces afin de maintenir une bonne qualité d’air intérieur : cette fonction est assurée par la ventilation.

Les fenêtres assurent parfois le renouvellement d’air dans le logement : soit parce qu’elles sont munies d’un aérateur, soit parce qu’elles sont anciennes et qu’elles ne sont pas étanches à l’air. Installer des fenêtres neuves qui sont bien étanches à l’air ou refaire son isolation peut empêcher un renouvellement suffisant. Ainsi, nous recommandons systématiquement d’installer une ventilation dans les logements qui n’en ont pas.

Il existe deux familles de ventilation pourront s’installer facilement dans votre logement :

  • Une VMC : un moteur pour plusieurs bouches d’aspiration, à installer dans un coffrage
  • Une VMR : un moteur directement dans la bouche d’aspiration, à intégrer dans l’épaisseur du mur.

Dans les deux cas, il faut installer un système hygroréglable. La variation du débit en fonction de l’humidité se fait soit mécaniquement par dilatation/compression d’un élément sensible à l’humidité - qui est soit la bouche d’aspiration (hygroA), soit la grille d’entrée sur les fenêtres (hygroB) - soit le débit est contrôlé électroniquement par une sonde électronique. Les VMC fonctionnent souvent par action mécanique, alors que les VMR plutôt par action électronique.

Les problèmes d’humidité peuvent aussi venir d’infiltrations d’eau de pluie par les fissures en façade ou par la couverture, ou encore par des fuites sur les réseaux d’eau. Dans ce cas en plus de ventiler, il faut trouver l’origine du surplus d’eau et réparer. Enfin, pour les logements situés en rez de chaussée ou en souplex, l’humidité peut venir du sol : le recours à un professionnel spécialisé est dans ce cas indispensable avant tous travaux d’isolation !

Et les aides financières dans tout ça ?

Lors d’une rénovation énergétique de son logement, il existe plusieurs aides financières à mobiliser :

  • Un taux de TVA réduit à 5.5% appliqué automatiquement par le·a professionnel·le sur le matériel et la main d’œuvre - à vérifier sur le devis.
  • L’éco-prêt à taux zéro avec les banques partenaires ayant signé une convention avec l’État.
  • Les Certificats d’Économie d’Energie des fournisseurs d’énergie (ou « prime énergie » ou « éco-prime ») : il s’agit d’une aide dérivant de l’obligation imposée à des entreprises polluantes (fournisseurs d’énergie comme EDF, TOTAL, ENGIE…) de financer des travaux de rénovation énergétique, sur le principe de pollueur-payeur. Vous pouvez faire la demande de la prime CEE au fournisseur de votre choix, il n’y a pas de conditions d’abonnement. Si vous vous occupez des démarches pour mobiliser cette aide vous-même, il faut faire la demande avant la signature du devis. Pour être sur de bénéficier de la meilleure prime CEE, il est conseillé d’utiliser un comparateur de prime CEE. Il en existe d’autres Primes énergie, Calculeo, Quelleprime… 
  • Ma Prime Rénov’, aide de l’État versée par l’Anah (Agence nationale de l’habitat), qui dépend de vos ressources et du nombre de personnes dans votre logement. Comme pour les CEE la demande est à réaliser sur le site de MaPrimeRénov’, mis en place à cet effet, avant la signature du devis.

En fonction de votre catégorie de revenus vous pouvez bénéficier de différents montants d’aide : voir ce document le guide des aides financières de l’Ademe pour plus de détails.

 PLAFONDS DE RESSOURCES EN ÎLE-DE-FRANCE

Toutes les aides sont cumulables mais elles sont conditionnées par le respect de ces critères :

  • Faire appel à un professionnel labellisé RGE « Reconnu Garant de l’Environnement » pour la réalisation des travaux. Vous pouvez trouver des références sur FranceRénov’, sur Qualibat ou encore Alter-Bâtir.
  • Respecter certains critères techniques. 

Les travaux individuels c’est bien, les travaux collectifs c’est mieux !

Faire des travaux dans son logement vous permettra d’améliorer votre étiquette énergétique, mais il est primordial de penser à la rénovation dans son ensemble. Pour cela, vous pouvez vous orientez vers des travaux collectif. 

Il est souvent plus intéressant d’entreprendre des travaux de manière collective, à l’échelle de la copropriété :

  • plus grande efficacité ;
  • mutualisation des coûts ;
  • anticipation des contraintes règlementaires ;
  • accès à des aides financières renforcées…).

CoachCopro : des outils et un accompagnement dédié pour vos travaux de rénovation

Pour ces projets de travaux collectifs, vous pouvez vous inscrire dès maintenant sur la plateforme CoachCopro de l’Agence Parisienne du Climat, qui nous permet de faire le suivi de votre projet.

CoachCopro c’est une plateforme gratuite, neutre et indépendante sur laquelle vous trouverez un nombre important d’informations, de conseils et de méthodes sur les travaux de copropriété. Chaque copropriétaire, ainsi que le gestionnaire de syndic, peut s’y inscrire et ainsi suivre le projet de travaux.

Une fois la copropriété inscrite, vous serez accompagné par le référent ou la référente de votre arrondissement.

Vous trouverez sur cette plateforme plusieurs outils :

  • Un annuaire des professionnels. Vous y trouverez des professionnels (bureaux d’études, entreprises de travaux, …) intervenant dans la rénovation énergétique.
  • Une carte des copropriétés rénovées qui vous donne des exemples de copropriétés rénovées ou en cours de rénovation.
  • De nombreux documents sur la rénovation énergétique.

Bénéficiez du programme Eco-rénovons Paris+

En vous inscrivant sur CoachCopro, les copropriétés parisiennes peuvent également bénéficier du programme Eco-rénovons Paris+ de la Ville de Paris. Grace à ce dispositif, la Ville de Paris continue d’aider les copropriétés qui souhaitent s’engager dans des projets de rénovation énergétique et d’adaptation au changement climatique. Un  accompagnement personnalisé vous permet d’étudier, définir et mettre en œuvre un projet d’amélioration énergétique et environnementale adapté à votre immeuble et aux usages de ses habitant·es et des aides financières aux études et travaux vous sont proposées.

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