Se préserver de la chaleur en période de canicule

publié le 06 juin 2022

11 min

Soleil au bois de Vincennes © Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris
Soleil au bois de Vincennes © Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris

L’année 2022 est la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne de + 1,4°C supérieure aux normales saisonnières. Avec le changement climatique, ces pics de chaleur et périodes de canicule ne vont cesser de se multiplier et s’intensifier. Il est donc essentiel d’apprendre à s’en préserver aujourd’hui. Retrouvez tous nos conseils dans cet article !

Qu’est-ce qu’une canicule ?

Une canicule se distingue d’un pic de chaleur par la durée de l’épisode de fortes températures. Si un épisode de chaleur dure entre 24 et 48h, il s’agit d’un pic de chaleur. 

Une canicule, ou vague de chaleur, se définit quant à elle par de fortes chaleurs jour et nuit sur une période prolongée. Les seuils de température à partir desquels on considère pouvoir parler de canicule sont propres à chaque département. 

À Paris, un épisode de chaleur excédant 31° en journée et ne descendant pas sous 21° la nuit pendant 3 jours est une canicule. 

Des gestes pour mieux faire face aux épisodes de chaleur intense dans son logement

Nous pouvons individuellement mettre en place des gestes simples et suivre de bonnes pratiques pour mieux faire face aux épisodes de canicule. 

Penser à manger et s’hydrater

Le premier réflexe (et le plus important !) est de bien s’hydrater. Il est essentiel de boire de l’eau régulièrement, sans attendre d’avoir soif, et d’éviter les boissons caféinées, sucrées et alcoolisées. A cela peut s’ajouter la consommation de fruits et légumes à forte teneur en eau (concombre, melon, agrumes…). D’ailleurs, il est recommandé de boire tiède et non froid, contrairement à ce que l’on peut régulièrement penser. Même si la boisson froide peut donner une sensation de fraîcheur immédiate, elle va envoyer un mauvais signal à notre corps quant à la régulation de sa température.

Par ailleurs, il ne faut pas non plus négliger les repas, malgré l’appétit moindre que l’on peut constater en cas de fortes températures : mangez en quantité suffisante, particulièrement des aliments frais et aqueux (soupes froides, bouillons, salades…). 

Vous pouvez également vous rafraîchir grâce à des brumisateurs, des douches tièdes… 

S’habiller en conséquence

Nos vêtements peuvent amplifier la sensation de chaleur ressentie par notre corps. En période de canicule, il est donc conseillé :

Limiter l’utilisation d’appareils électriques

Au-delà des températures extérieures, les apports de chaleur proviennent également de l’intérieur de nos logements : utilisation de plaques de cuisson, d’un four, d’eau chaude, d’électricité spécifique…

Il est essentiel de limiter nos consommations d’énergie et il y a tout au long de l’année des intérêts à mettre en place des éco-gestes :

Les éco-gestes sont d’autant plus importants en période de canicule pour limiter les apports de chaleur à l’intérieur du logement.

Aérer pendant les heures fraîches

Il est important d’aérer et de ventiler son logement en période de canicule aux moments les opportuns, c’est-à-dire quand la température extérieure est inférieure à la température intérieure, généralement pendant la nuit et tôt le matin. Si possible, nous vous conseillons de créer un courant d’air en ouvrant plusieurs fenêtres ne se trouvant pas sur le même mur ou en ouvrant une fenêtre et votre porte d’entrée. Il est aussi possible d’aérer les parties communes selon l’organisation de la copropriété.

En revanche, attention à ne pas aérer pendant les heures les plus chaudes dans le but de créer un courant d’air, cela ne fera que faire grimper la température intérieure ! Pour générer une sensation de fraîcheur, vous pouvez utiliser un ventilateur ou un brasseur d’air : il en existe sur pied, sur socle, en colonne, au plafond… 

Utiliser l’évaporation 

Lors de l’atelier participatif « Confort climatique » organisé en mars 2022 par l’Agence Parisienne du Climat dans le cadre de l’expérimentation d’un éco-gestionnaire de quartier, des habitant·es du quartier Bas-Belleville nous ont partagé leurs bonnes pratiques lors des épisodes de forte chaleur : 

En été, je remonte le ventilateur de la cave.

Je ferme les volets/rideaux le jour et j’aère le soir et la nuit.

On ouvre les portes des espaces communs pour rafraîchir les escaliers en été.

Pensez aux autres ! Prenez régulièrement des nouvelles de votre entourage : personnes isolées (voisins, famille, connaissances)… L’isolement est en effet un facteur de risque supplémentaire.
Les Parisien·nes les plus vulnérables (âgé·es, handicapé·es, ayant des problèmes de santé…) peuvent s’inscrire, ou être inscrit·es, sur le fichier REFLEX, afin d’être suivi·es et accompagné·es lors des périodes de canicule par les service de la Ville de Paris.

Les travaux d’éco-rénovation, une solution durable à l’échelle de la copropriété

Pour se préserver de la chaleur en été, il existe une solution durable et efficace : les travaux de rénovation des bâtiments. La plupart des immeuble parisiens n’ont en effet pas été conçus pour affronter les vagues de chaleurs extrêmes. Il est possible d’y remédier en agissant sur plusieurs leviers.

Bloquer le soleil avec des solutions d’occultation

Les ouvertures doivent être protégées par des occultations extérieures (stores, persiennes, brise-soleil, volets) afin de limiter les apports solaires pendant la journée. Dans les pièces de vie, les solutions qui bloquent l’exposition au soleil tout en préservant la luminosité des logements sont à privilégier. A noter que des rideaux intérieurs n’empêchent pas la chaleur d’entrer dans le logement. Des films anti-UV ne se substituent pas à des occultations mais peuvent représenter une première parade.

Entreprendre des travaux de rénovation énergétique

L’isolation des parois (murs et toitures), particulièrement avec des matériaux à forte inertie (dont les matériaux biosourcés), permet d’atténuer les effets de surchauffe en été, tout en ralentissant la perte de chaleur en hiver. L’isolation permet ainsi d’améliorer le confort thermique en été comme en hiver et de réduire les consommations d’énergie. L’isolation de la toiture et des combles est cruciale dans certains immeubles pour les derniers étages. Si les fenêtres ne sont pas performantes, il convient de les remplacer.

En parallèle, l’amélioration du système de ventilation permet au bâtiment de se rafraîchir plus rapidement pendant la nuit, en évacuant l’air chaud.

Vous avez une question concernant la rénovation énergétique de votre copropriété ou l’isolation de votre logement ? Contactez un·e conseiller·ère France Rénov de l’Agence Parisienne du Climat.

Végétaliser les murs et la cour intérieure

Végétaliser les murs ombrage les façades, contribuant ainsi à réduire l’échauffement via les parois. Végétaliser la cour intérieure va générer du rafraîchissement via l’évapotranspiration des plantes, et dans le cas d’un grand espace commun, la végétalisation permet de créer un îlot de fraîcheur où les habitant·es de la copropriété peuvent passer du temps pendant les fortes chaleurs. La végétalisation de la toiture va, elle, contribuer à l’isoler. 

La Ville de Paris a mis en place le nouveau dispositif CoprOasis afin d’accompagner techniquement et financièrement les copropriétés parisiennes dans la végétalisation de leurs copropriétés. Retrouvez toutes les informations ici.

Appliquer une peinture réflective sur le toit

Le procédé du « coolroofing » consiste à appliquer une peinture réfléchissante, généralement blanche, sur le toit, afin de protéger le bâtiment de la chaleur grâce à l’effet d’albédo. Il peut avoir des effets très importants pour les derniers étages si la toiture est mal isolée, et constitue ainsi une solution intéressante à court terme, en attendant une éventuelle rénovation globale.

La climatisation : une solution à éviter au maximum !

Alors que la climatisation peut sembler être une bonne idée pour se rafraîchir lors de canicules, elle contribue en réalité à l’aggravation du problème auquel elle est censée répondre :

Les climatiseurs mobiles, très énergivores sont à éviter absolument. Généraliser la climatisation n’est donc pas une solution viable.

Les différentes solutions listées dans cet article devraient permettre se maintenir une température acceptable dans votre logement dans le climat actuel. L’utilisation d’un système de refroidissement doit donc être limitée à certaines situations, par exemple pour protéger les personnes les plus fragiles. Par ailleurs, des alternatives à la climatisation existent, avec des dispositifs adiabatiques ou le raccordement au réseau de froid de la Ville de Paris géré par Fraicheur de Paris, qui sont des solutions plus vertueuses à explorer.

En dernier recours, l’utilisation d’un climatiseur doit être raisonnée : la consigne est de ne pas descendre sous les 26 °C et de limiter l’écart avec la température extérieure à 10 °C, y compris pour des raisons sanitaires.

Adapter les villes au changement climatique : des solutions existent !

Avec le changement climatique, les vagues de chaleurs, les épisodes de précipitations extrêmes et les sécheresses vont s’intensifier et se multiplier. Aujourd’hui de nombreuses bonnes pratiques existent mais sont souvent disparates et méconnues. L’identification des solutions et expérimentations, avec leurs avantages et leurs inconvénients, est décisive.

La plateforme AdaptaVille, pilotée par l’Agence Parisienne du Climat, a vocation de permettre aux acteurs de la transition du territoire de s’inspirer de solutions déjà mises en œuvre et expérimentées afin de répliquer des solutions qui ont fait leur preuve. Aujourd’hui, plus de 50 solutions sont déjà référencées !

Quelques exemples de solutions concrètes à mettre en oeuvre au niveau de sa copropriété et dans l’espace public :

Retrouvez toutes les solutions référencées sur la plateforme AdaptaVille.fr !

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