Donner une seconde vie à ses biens

Publié le 29 octobre 2020
par Julie Trang

L’économie circulaire, faire mieux avec moins

L’économie circulaire est un concept économique qui s’inscrit dans le cadre du développement durable. Il propose de rompre avec le système de production linéaire classique à l’origine de forts impacts environnementaux qui consiste à extraire, produire, consommer puis jeter, pour se rapprocher du mode de fonctionnement des écosystèmes où les déchets deviennent des ressources. L’économie circulaire englobe de nombreux secteurs d’activité et peut se décliner selon 7 logiques de consommation et de production complémentaires, elles-mêmes réunies dans 3 domaines d’actions :

  • L’offre des acteurs économiques : approvisionnement durable, éco-conception, écologie industrielle, économie de la fonctionnalité
  • La demande et le comportement des consommateurs : consommation responsable, allongement de la durée d’usage
  • La gestion des déchets : recyclage de la manière et des déchets organiques

Du côté des consommateurs, cela implique donc d’entretenir ses objets, de respecter leur notice d’utilisation, de les réparer, de lutter contre l’obsolescence programmée et/ou de leur donner une seconde vie en les donnant ou en les revendant.

Réemployer et réutiliser

Le réemploi, c’est lorsqu’un·e propriétaire donne une seconde chance à un objet en le donnant ou en le vendant à un·e tiers ou à une structure spécialisée dans le réemploi qui lui donnera un seconde vie : le produit conserve son statut de produit et ne devient à aucun moment un déchet. Donner un vêtement à un·e ami·e est une action de réemploi.

On identifie plusieurs actions de réemploi, quelques exemples :

  • revendre ou acheter d’occasion/reconditionné sur internet. Il existe de nombreux sites spécialisés dans les vêtements, les livres, les équipements audiovisuels et produits électroniques ;
  • se rendre dans des ressourceries : il s’agit de lieux de collecte et de revente d’objets de seconde main. Ces derniers sont revendus à des prix solidaires et les fonds récoltés servent au fonctionnement des structures qui gèrent les lieux. Les ressourceries permettent la création de lien social par les événements et ateliers régulièrement proposés, offrent des emplois durables à des publics éloignés de l’emploi et participent à la réduction des déchets ;
  • échanger un bien contre un autre.

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La ressourcerie créative dans le 14e arrondissement

On parle de réutilisation lorsque le ou la propriétaire d’un bien s’en défait sans qu’un·e tiers ne soit identifié·e pour lui donner une seconde vie. Le produit possède pour un temps le statut de déchet, puis passe par une opération de traitement appelée « préparation en vue de réutilisation », avant d’être vendu ou donné pour lui donner une seconde vie. Un vêtement déposé dans un conteneur puis trié et remis sur le marché relève ainsi de la réutilisation : il est passé par le statut de déchet avant de redevenir un produit.

On identifie plusieurs actions de réutilisation, quelques exemples :

  • apporter de ses vêtements dans les bornes d’apport volontaire ;
  • utiliser les boîtes à lire, petites bibliothèques de rues où donner ou récupérer des livres ;
  • passer par l’intermédiaire d’une structure spécialisée. Par exemple, Ecosystem est un organisme à but non lucratif qui organise la collecte des déchets d’équipement électriques et électroniques (DEEE) à destination d’un public moins favorisé. Ils sont ensuite triés et confiés à des associations qui se chargent de les réparer lorsque c’est possible pour être donné ou revendu ;
  • en dernier recours, se rendre dans les déchèteries (appelés Espace-tri à Paris) : ce qui est récupérable peut être réutilisé par des particuliers ou des structures spécialisées.

Borne apport volontaire textile © Agence Parisienne du Climat

Une borne d’apport volontaire de textile © Agence Parisienne du Climat

Réparer

Réparer un objet permet de prolonger sa durée de vie. Cela participe à la réduction de la consommation de matières premières et de la production de déchets.

On identifie plusieurs actions de réparation, quelques exemples :

  • se tourner vers des artisans professionnels : cordonnier·ière, couturier·ère, restaurateur·rice de meubles, réparateurs·rices, etc. ;
  • apprendre à réparer via des tutoriels en ligne ou auprès d’un·e proche ;
  • se rendre dans un Repair Café : il s’agit d’ateliers gratuits animés par des bénévoles pour apprendre à réparer ses produits électriques et électroniques gratuitement.

Lutter contre l’obsolescence programmée

L’obsolescence programmée est la réduction volontaire de la durée de vie d’un produit afin d’en accélérer le renouvellement. Elle se manifeste de multiples manières : irréparabilité d’un bien, indisponibilité de pièces détachées, réduction de la performance dans le temps, incompatibilité des logiciels, obsolescence esthétique (marketing) etc. La France a été le premier pays au monde à interdire cette pratique en 2015.

Quelques actions concrètes :

  • résister aux publicités, au marketing et aux promotions en refusant des cartes de fidélité, en boycottant le Black Friday et les soldes, en apposant un autocollant stop-pub sur sa boîte aux lettres ;
  • choisir des produits aux fonctionnalités simples qui ont plus de chance d’être réparables ;
  • investir dans des produits de qualité, aux matériaux robustes (éviter les premiers prix) ;
  • vérifier la disponibilité des pièces détachées. L’information sur leur durée de disponibilité est désormais obligatoire (3 ans pour un ordinateur, 7 ans pour une machine à laver…) Il existe des sites spécialisés dans la revente de pièces et accessoires ;
  • faire jouer les garanties.

Mutualiser, donner, louer et emprunter

Il n’est parfois pas nécessaire d’acquérir la propriété d’un bien dont l’usage est occasionnel. Cela permet d’éviter de se soucier de la maintenance, de l’assurance, des pannes…

Pour les objets qui ne vont servir que de façon ponctuelle, il est possible de :

  • mutualiser un achat, par exemple acquérir une perceuse avec des ami·e·s et la faire circuler dès que besoin : c’est ce qu’on appelle l’économie collaborative ;
  • louer un produit, auprès d’un particulier ou d’un professionnel pour une courte durée (une voiture pour un weekend), ou un temps plus long (une machine à laver). C’est ce qu’on appelle l’économie de la fonctionnalité ;
  • emprunter à titre gratuit, profiter d’un don, récupérer.

Prendre soin de ses biens

Pour allonger la durer de vie de ses biens, il faut en prendre soin ! Quelques actions simples peuvent rallonger leur durée de vie :

  • investir dans des accessoires de protection : coque de portable, housse pour siège de voiture, jeté de canapé, etc.
  • veiller à la protection des systèmes: installer un antivirus sur son ordinateur, etc.
  • entretenir régulièrement ses biens : détartrer sa bouilloire, dégivrer son congélateur, dépoussiérer ses radiateurs, etc.
  • respecter les consignes d’utilisation et les notices : nettoyer ses meubles avec les produits appropriés, lire les indications de lavage pour les vêtements, etc.
Consulter et contribuer à notre liste des ressources et outils pour réduire ses déchets à Paris

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