Le 6e arrondissement : un fort potentiel de rénovation énergétique en secteur patrimonial
Bordé au nord par la Seine et au sud par le boulevard du Montparnasse, le 6e arrondissement englobe tout à la fois le quartier latin, le quartier historique de Saint-Germain-des-Prés et le parc du Luxembourg. Ses nombreux monuments, cinémas et théâtres en font un quartier particulièrement riche culturellement. Son bâti ancien et historique confère au 6e arrondissement un fort potentiel de rénovation énergétique et rassemble de nombreux défis techniques et patrimoniaux.
Un parc de logements anciens
Avec environ 33 000 logements pour 3 000 immeubles, le 6e rassemble en majorité de petites copropriétés d’une vingtaine de logements.
Peuplé dès l’époque romaine, l’arrondissement compte encore aujourd’hui de nombreux immeubles anciens, construits avant 1800. Dans la seconde moitié du 19e siècle, le paysage du 6e est considérablement marqué par l’intervention du baron Haussmann. Aujourd’hui, on compte également une centaine d’immeubles construits au 21e siècle.
La majorité du parc ayant été construit avant le développement des chaudières gaz et radiateurs électriques, de nombreux logements ont été conçus avec des conduites de cheminée prévues pour accueillir des poêles à bois ou à charbon.
Aujourd’hui, c’est le chauffage individuel – électrique ou gaz – qui prédomine. De plus en plus de copropriétés s’interrogent également sur la possibilité d’un raccordement au réseau de chaleur urbain parisien, dont une centaine de bâtiments bénéficient déjà.
Ce bâti ancien représente un fort enjeu d’amélioration énergétique, notamment en matière d’isolation.
Le défi de l’isolation thermique
Jusqu’au milieu du 19e siècle, de nombreux immeubles sont construits avec des façades en pans de bois plâtrées. Avec l’intervention croissante du baron Haussmann, l’usage de la pierre de taille en façade se développe. Les murs sur cour sont le plus souvent faits de briques recouvertes d’enduit ou de pans de bois et moellons.
Construits avec des matériaux denses, ces immeubles ont une inertie thermique élevée, c’est-à-dire une grande capacité à emmagasiner la chaleur, protégeant ainsi ses occupant·es de fortes variations de température entre le jour et la nuit en hiver. En période estivale, les bâtiments s’échauffent plus lentement, garantissant un meilleur confort d’été.
Si cette forte inertie des parois présente de nombreux avantages, elle implique néanmoins d’être vigilant au moment d’isoler le bâtiment :
- Utiliser des isolants imperméables comme le polystyrène ou le polyuréthane entraine des problèmes d’humidité. Pour éviter cela, il est important d’utiliser des matériaux perméables à la vapeur d’eau. Pour éviter ces problèmes d’humidité tout en conservant un bon confort d’été, l’idéal est d’isoler avec des matériaux biosourcés : laine de chanvre, laine de bois.
- De même, pour limiter les problèmes d’humidité, l’isolation par l’extérieur est à privilégier lorsque cela est possible, notamment pour les murs pignons et sur cour.
- Lorsqu’une intervention en façade n’est pas possible pour des raisons patrimoniales, on pourra isoler ce côté par l’intérieur en étant vigilant sur les matériaux utilisés et leur pose.
Bien que présentant une inertie thermique importante, l’isolation de ces bâtiments permettra d’aller encore plus loin pour réduire les consommations d’énergie et les émissions de CO2 de ces derniers.
Une demande croissante en rénovation énergétique
Aujourd’hui, une centaine de copropriétés du 6e arrondissement sont suivies par l’Agence Parisienne du Climat, rassemblant au total 2300 logements, nombre en croissance continue. Parmi ces copropriétés :
- le quart s’engage dans une démarche de rénovation énergétique globale en réalisant un Diagnostic Technique Global (DTG).
- d’autres, une quinzaine environ, sont déjà lancées dans des travaux.
Les copropriétaires concerné.e.s sont soucieux.ses d’améliorer le confort thermique dans leur copropriété tout en conservant sa valeur patrimoniale. Accompagné.e.s par l’Agence Parisienne du Climat, ces copropriétaires s’attaquent aux divers enjeux de la rénovation énergétique :
- Isoler son immeuble tout en conservant son aspect souvent patrimonialisé et en utilisant des matériaux pertinents ;
- Améliorer le confort d’été des appartements sous toiture par l’isolation des toitures en zinc ;
- Moderniser les vitrages existants ;
- Evoluer vers des modes de chauffage plus performants : réseau de chaleur urbain, chaudière à condensation, radiateurs à inertie.
Un contexte favorable pour se lancer dans un projet de rénovation énergétique
La Ville de Paris accélère son accompagnement à la rénovation des copropriétés avec le lancement du dispositif Eco-Rénovons Paris+. Destiné à des copropriétés souhaitant s’engager dans un projet de rénovation énergétique, ce dispositif vise à encourager la démarche de rénovation globale.
En entrant dans Eco-rénovons Paris+, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement gratuit dans votre projet. Si ce dernier est ambitieux en matière de performance énergétique, Eco-Rénovons Paris+ prévoit également la délivrance de subventions. L’Agence Parisienne du Climat est la porte d’entrée du dispositif ; pour en bénéficier, il suffit de s’inscrire sur la plateforme CoachCopro.
En savoir plus sur Eco-rénovons Paris+
Vous souhaitez vous aussi engager un projet de rénovation énergétique de votre immeuble ? Pour bénéficier d’un accompagnement neutre et gratuit, la première étape est de s’inscrire sur la plateforme CoachCopro pour être ensuite contacté·e par la conseillère du 6e arrondissement.