Quelles alternatives au chauffage collectif gaz ou fioul en copropriété à Paris ?

En juin 2023, près de 60 % copropriétés parisiennes en chauffage collectif sont au gaz naturel. Avec le contexte de crise de l’énergie et la nécessité de réduire les consommations d’énergie des copropriétés, une volonté de conversion vers des alternatives de production de chauffage et d’eau chaude sanitaire plus vertueuses et plus abordables s’affirme. Plusieurs solutions sont disponibles pour les copropriétés.

Parfois à plus ou moins long terme, ces projets doivent être étudiés pour abandonner, dès que le contexte le permet, les énergies fossiles et carbonées.

Le raccordement au réseau de chaleur, géré par la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU), fournit plusieurs avantages aux copropriétés en chauffage collectif :

• Le mix énergétique varié du réseau permet un prix plus stable vis-à-vis du gaz naturel et du fioul.
• Aucune combustion de la source d’énergie ne se produit dans l’immeuble. Ce qui exclue des émissions directes de polluants atmosphériques et le risque d’incendie.
• Le réseau de chaleur parisien est une des énergies les plus vertueuses à Paris actuellement (plus de 50 % d’énergie renouvelable dans le mix).

A Paris, le réseau est classé depuis le 1^er septembre 2022. Concrètement, cela signifie qu’une zone de développement prioritaire a été définie : il s’agit de toutes parcelles dont 50 % de la surface se trouve à moins de 60 mètres du réseau. Dans cette zone de développement prioritaire, les bâtiments neufs (ou surélévation de plus de 150 m²) ainsi les bâtiments existants qui font l’objet d’une rénovation lourde ont pour obligation de s’y raccorder, à condition que la puissance de la sous-station soit au minimum de 100 kW.

Par ailleurs, un nouveau barème financier pour le branchement et l’extension du réseau facilite l’accès au réseau aux copropriétés à l’intérieur de cette zone.

Plus d’informations sur le classement du réseau de chaleur parisien ici

Dans le cas où le raccordement au réseau de chaleur s’avère impossible, la copropriété peut se tourner vers l’installation d’un système mobilisant des énergies renouvelables.

Les pompes à chaleur (PAC) collectives en sont le système le plus adapté. Le principe des ces systèmes est de capter de la chaleur depuis l’air, l’eau ou le sol pour produire du chauffage ou de l’eau chaude sanitaire. Deux types de PAC pour les immeubles en chauffage collectif et ECS collective sont envisageables :

• les PAC air/eau ;
• les PAC en géothermique (eau/eau et sol/eau).

Des conditions de faisabilités techniques et règlementaires sont à envisager dans les deux cas. Pour chacune des solutions, un spécialiste doit réaliser une étude de potentiel pour déterminer ce qui est faisable.

Exemple : Rénovation exemplaire et la remise en fonctionnement d’un puits géothermique

Par ailleurs, le solaire thermique est aussi une solution à étudier. Généralement, il ne permet pas de combler le besoin en chauffage mais complète la production collective d’eau chaude sanitaire (ECS).

Cette solution apparait comme facile à mettre en œuvre techniquement et peu onéreuse à l’achat pour le propriétaire de l’appartement. Il « suffit » de poser des radiateurs électriques dans chaque pièce.

Pourtant, cette conversion n’est pas sans contraintes et désavantages. En voici les principaux :

• Il existe un risque de dégrader les colonnes du réseau d’électricité qui ne sont pas nécessairement dimensionnées à la nouvelle puissance demandée, surtout si l’ensemble des logements passe en chauffage électrique.
• Cette solution dégrade le confort car les radiateurs électriques ont une efficacité moindre face aux radiateurs à eau chaude.
• Le coût à de la consommation d’électricité est à prendre en compte également. L’électricité est la source d’énergie au prix le plus élevée (0,20 €/kWh en moyenne en janvier 2023).
• Passer au chauffage électrique individuel, peut entrainer la dépose du radiateur à eau chaude et potentiellement le réseau de distribution secondaire pour le chauffage de l’immeuble. Cette disparition des anciens équipements bloquera probablement un retour vers le chauffage collectif avec une source de chauffage plus vertueuse par la suite. 
• Enfin, changer le mode de chauffage de la copropriété nécessite un vote à l’unanimité à l’Assemblée générale (vote dit à article 26), c’est donc une solution qui prend du temps à se mettre en place. 

Conversion de la chaudière ou non vers une des alternatives mentionnées dans cet article, la réduction des consommations d’énergie est un prérequis au changement d’installation.

Cela passe par  :

• Une rénovation énergétique globale de l’immeuble : c’est la solution de loin la plus efficace, même si elle demande du temps et un investissement financier plus important. Retrouvez toutes les ressources sur ce sujet sur www.coachcopro.com.
• Des bonnes pratiques à mettre en place lorsque sa copropriété se trouve en chauffage collectif (réglages, répartition des frais de chauffage…) : plus d’information dans cet article. 
• Les changements de comportement pour être plus sobre en énergie (dont les écogestes). Vous trouverez plein de conseils utiles dans le guide de la « Gestion durable des immeubles ».

• Vous habitez à Paris et avez des questions sur la réduction de vos consommations d’énergie ? N’hésitez pas à contacter les conseillers·ères France Rénov’ de l’Agence Parisienne du Climat.
• Vous avez un projet de rénovation énergétique en copropriété ? Inscrivez-vous sur la plateforme CoachCopro pour bénéficier d’un accompagnement gratuit, neutre et personnalisé dans votre projet