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[Paris] L’hiver 2017, le plus sec depuis 25 ans !
Cet hiver a été marqué par un temps particulièrement sec et ensoleillé, avec des températures contrastées. Mais ce n’est pas tout : l’épisode anticyclonique de décembre a favorisé un pic de pollution particulièrement intense. Explications
À la différence de la météo, les changements de climat s’appréhendent sur des périodes plus longues. C’est pourquoi dans le cadre de son partenariat avec Météo-France, l’Agence Parisienne du Climat met à disposition des Parisiens un bulletin climatique saisonnier. Des éléments qui permettent de prendre du recul, et de comparer la saison qui vient de passer avec les moyennes des mesures des trente dernières années à Paris.
Ecart important de températures entre janvier et février
L’hiver 2017 a été marqué par des températures très contrastées. Si décembre est proche des normales saisonnières avec une température moyenne de 5,4°C, janvier a été particulièrement froid avec 2,9°C de moyenne, soit plus de 2°C en dessous des normales saisonnières.
En revanche, le mois de février est beaucoup plus doux, avec une moyenne de 8,1°C.
La moyenne sur les mois de décembre – janvier – février est donc conforme aux normales saisonnières observées depuis 30 ans. Mais cette moyenne cache de grandes disparités.
La température moyenne de l’hiver 2017 est quasi identique à la moyenne des hivers entre 1981 et 2010. Mais cette moyenne 2017 cache des disparités invisibles sur le graphique: un mois de janvier très froid et un mois de février plus doux
Un hiver très sec et ensoleillé : des conditions qui favorisent les pics de pollution
Cet hiver, les parapluies sont restés au fond du placard : Avec seulement 90 mm de précipitations cumulées, cet hiver a été le plus sec à Paris depuis 25 ans ! Cependant, les lunettes de soleil des Parisiens n’ont pas accumulé beaucoup de poussière : Avec 262 heures d’ensoleillement en 3 mois, c’est un tiers de plus que la normale de saison.
Cet ensoleillement et le faible niveau de pluie sont la conséquence de situations anticycloniques fréquentes. Mais…qu’est-ce que c’est exactement ? Un anticyclone est une zone de haute pression qui se caractérise par un mouvement descendant de masses d’air froid, qui augmente la pression au sol et empêche la formation de nuages. En bref, une situation anticyclonique est synonyme de beau temps.
Quant à la pression atmosphérique, le mois de décembre a battu les records avec une pression moyenne de 1030,2 hPa à la station de Montsouris : la valeur la plus haute pour un mois de décembre depuis au moins un siècle ! (Une pression atmosphérique élevée est synonyme de temps calme).
Cet épisode anticyclonique persistant observé en décembre a contribué à faire durer le pic de pollution atmosphérique. En effet, les anticyclones associés à des vents faibles entraînent la formation d’un couvercle d’air chaud au-dessus de l’agglomération. Airparif indique que ce phénomène « d’inversion de température » empêche la dispersion des polluants émis (par les véhicules, les bâtiments…) : c’est l’une des raisons pour lesquelles l’air a été particulièrement pollué en décembre à Paris.
Comme on peut l’observer sur ce graphique, la moyenne de pression atmosphérique n’a jamais été aussi haute sur un mois de décembre depuis 1967.
Changement climatique à Paris : vers la fin des vagues de froid ?
Cet hiver parisien a été marqué par des épisodes froids, notamment entre le 16 et le 27 janvier. Les températures minimales sous abri à Montsouris sont alors négatives 10 jours consécutifs, avec un minimum de -4,9 °C le 26…brrr ! Les maximales ont dépassé de peu les 0°C au cours de cette période, et le un vent de dominante nord-est a renforcé la sensation de froid.
Si un tel épisode de froid n’avait pas été observée lors des trois hivers précédents, son intensité est tout de même nettement plus faible que celle de la vague de froid de début février 2012. Les températures minimales étaient alors restées inférieures à -4 °C durant 12 jours consécutifs et on avait compté 7 jours sans dégel sur la période. Depuis le début du siècle, d’autres vagues de froid, moins intenses qu’en 2012, ont touché Paris, notamment en 2003 et 2009.
Durant la deuxième moitié du siècle précédent, des vagues de froid plus intenses ont touché la région, notamment en 1985, en 1987, et de manière encore plus durable encore en 1956 et en 1963.
Conclusion ? Les projections des modèles de climat indiquent, avec une bonne confiance, que les vagues de froid hivernales ne disparaîtront pas d’ici la fin de ce siècle, mais que dans le contexte du changement climatique, leur fréquence et leur intensité auront tendance à diminuer.
En savoir plus
Consultez les publications APC/Météo-France :
- « Le changement climatique à Paris » qui revient sur l’évolution du climat à Paris depuis 1900 et présente les simulations climatiques parisiennes pour la fin du 21ème siècle ;
- « L’îlot de chaleur urbain à Paris, un microclimat au cœur de la ville » ;
- « Comment adapter le territoire parisien aux futures canicules ? Pistes et stratégies d’adaptation ».