[Série technique] – Episode 18 : L’isolation des combles en copropriété
publié le 04 novembre 2024
10 min
Rénovation énergétique
L’amélioration thermique d’un bâtiment se fait via l’isolation de son enveloppe et notamment de sa toiture. Selon la typologie du bâtiment et le type de toiture (rampant ou terrasse), différentes techniques peuvent être envisagées. Découvrez-les en détail.
Nous avions vu la technique du sarking dans l’épisode 8 de cette série technique. Cet article propose d’aborder le choix de l’isolation thermique des combles, et plus généralement de de l’isolation d’une toiture par l’intérieur.
L’isolation des combles : généralités
Qu’appelons-nous « des combles » ?
À la différence des bâtiments récents dotés de toitures-terrasses isolables par l’extérieur, les immeubles anciens présentent souvent des toitures inclinées, appelées « toitures rampantes ». Sous ces toitures se trouvent les combles, un espace situé juste au-dessus des logements du dernier étage, dont une partie est généralement non habitable.
On distingue les combles dits « perdus », qui désignent les espaces sous toiture non aménageables en raison de leur hauteur ou de leur configuration, des combles aménagés, pouvant être transformés en espace de vie.
Quels procédés d’isolation possibles ?
Selon la situation, il existe deux procédés principaux :
Isolation des planchers dans les combles perdus
Dans les combles non aménagés, l’isolation du plancher est la solution optimale. En isolant directement sur le plancher, on place une barrière thermique au plus près de l’espace chauffé, situé en dessous. Cela bloque efficacement les déperditions de chaleur.
Isolation des rampants par l’intérieur dans les combles aménagés
Dans le cas de combles aménagés, qui sont donc chauffés, l’isolation doit se faire directement sur les rampants de la toiture. Ce procédé limite les déperditions thermiques au niveau de la toiture elle-même, garantissant un confort thermique optimal dans les pièces situées sous les combles.
Un plancher est un « ouvrage de charpente de menuiserie ou de maçonnerie, tout ou partie en bois, formant une plate-forme horizontale au rez-de-chaussée ou une séparation entre les étages d’une construction »[1].
Ce dernier est constitué de planches placées sur des éléments en bois appelés des solives.
Pourquoi isoler les planchers hauts ?
En hiver, la chaleur produite dans les logements du dernier étage s’élève naturellement vers les combles. Si ces espaces inoccupés ne sont pas isolés, ils se retrouvent chauffés inutilement, ce qui entraîne des pertes de chaleur significatives. Résultat : les occupants du dernier étage doivent compenser ces déperditions en augmentant leur chauffage, ce qui alourdit leur consommation énergétique.
Déperditions thermiques dans les combles inoccupés
30%
Selon l’Agence Qualité Construction, « à l’échelle du bâtiment, le plancher haut représente jusqu’à 30% des déperditions thermiques »[2].
En été, ces mêmes logements seront potentiellement sujets à des épisodes de surchauffe. Il est donc intéressant de valoriser ces espaces « perdus » en procédant à leur isolation afin de faire des économies d’énergie en hiver et de limiter la surchauffe en été.
Comment isoler les planchers des combles perdus ?
L’isolation des combles se fait grâce à deux techniques principales :
Isolation avec des rouleaux d’isolants entre les solives
L’isolation du plancher haut de la copropriété, c’est-à-dire du plafond des logements situés au dernier étage, consiste à appliquer une couche d’isolant sur le plancher des combles.
Le complexe d’isolation contient en principe 3 couches principales :
Pare-vapeur
1ère couche d’isolant
2e couche d’isolant croisée
Pose d’un pare-vapeur du côté du volume chauffé
Une membrane pare-vapeur est posée sur le plancher afin d’empêcher le risque de condensation et donc de dégradation du bâti.
La chaleur qui « remonte » dans les combles peut en effet être chargée d’humidité et le pare-vapeur va empêcher qu’une pellicule d’eau se forme entre le plancher et l’isolant.
Isolation entre les solives
L’isolant est découpé afin de combler l’espace entre les solives et ne pas créer d’effet de « vague ».
Les isolants utilisés sont souvent la laine de verre ou la laine de roche, sous forme de rouleaux que l’on vient dérouler sur le plancher.
Certains matériaux biosourcés peuvent également être utilisés tels que la laine de bois par exemple.
Le choix de l’isolant dépendra de l’épaisseur qu’il est techniquement possible de mettre et de la résistance thermique que l’on souhaite atteindre pour améliorer sensiblement la performance thermique du bâtiment.
En principe, la résistance thermique souhaitée dans une isolation des combles est égale à 7,5m².K/W.
Isolation par-dessus ce premier complexe
Une 2e couche d’isolant est posée perpendiculairement aux solives afin de créer un plancher d’isolant qui limite les ponts thermiques au maximum.
Dans ce cas, l’isolation se fait aussi entre les solives mais l’isolant est insufflé sous forme de flocons, en vrac. Un pare-vapeur est appliqué sous l’isolant afin de limiter les risques de condensation.
Les matériaux les plus souvent utilisés sont la laine de verre, la laine de roche ou encore un matériau biosourcé, la ouate de cellulose.
propice lorsque les combles sont difficiles d’accès et qu’il est techniquement compliqué de venir dérouler des rouleaux d’isolant ;
très efficace pour épouser tous les recoins du plancher et pallier les défauts de planéité du plancher. L’isolant étant en vrac, il est plus « libre » et peut d’avantage empêcher la création de ponts thermiques ;
Précautions soulevées par l’Agence Qualité Construction
Les ponts thermiques
Il est nécessaire de vider intégralement le comble de tout objet encombrant afin de ne pas créer de discontinuité de l’isolant.
De plus, s’il y a des trappes d’accès, il est important de créer un coffrage autour de celles-ci afin de contenir l’isolant. Les trappes doivent être elles-mêmes isolées.
La condensation
Le traitement du plancher à l’étanchéité à l’air permet de ne pas avoir de déperditions thermiques, ni de problèmes de condensation.
Le maintien de la ventilation du comble limite également la condensation.
Des lacunes de sécurité
Il est important d’assurer la mise en sécurité des équipements électriques pour ne pas risquer d’arracher des fils, ni d’avoir un départ de feu.
Une distance de sécurité doit être prévue, autour d’éventuels conduits de cheminées par exemple.
Pour plus d’information, nous vous invitons à consulter le rapport Isolation des combles perdus par soufflage, 12 enseignements à connaître rédigé par l’Agence Qualité Construction en partenariat avec le Pôle énergie Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre du Dispositif REX Bâtiments performants.
L’isolation des rampants par l’intérieur : une solution peu adaptée en copropriété
En quoi consiste l’isolation par l’intérieur des rampants ?
L’isolation des rampants de toiture par l’intérieur se fait entre les chevrons de la charpente.
Tout comme pour l’isolation du plancher, il faut appliquer deux couches croisées pour limiter les ponts thermiques au niveau de la charpente.
Les chevrons doivent être recouverts, car s’ils restent exposés, ils peuvent continuer à conduire la chaleur vers l’extérieur durant l’hiver ou au contraire à l’intérieur durant l’été.
Une solution adaptée à des contextes spécifiques
Cette solution est plutôt adaptée lorsque l’espace situé directement sous la toiture est aménagé et donc chauffé.
Il s’agit d’une solution moins onéreuse que le sarking et qui ne pose pas de problème d’un point de vue urbanistique et patrimonial puisque l’isolation est faite à l’intérieur.
Toutefois, cela vient retirer de la hauteur sous plafond et il est nécessaire d’intervenir dans les espaces de vie, comme cela est évoqué dans l’article sur le sarking.
C’est pourquoi il s’agit d’une méthode qui n’est pas forcément pertinente en copropriété. Si les combles sont habités et que l’isolation de la toiture est faite par l’intérieur, alors les travaux sont réalisés en partie privative et sont donc à la charge des propriétaires de ce lot.